En 2024, Jérémie Claes devenait l’une des nouvelles voix les plus remarquées du thriller francophone. L’Horloger, son premier roman, lui a valu non seulement plusieurs prix, mais aussi une solide communauté de lecteurs et de lectrices. Au printemps dernier, il publiait Commandant Solane, dont le titre porte le nom du flic anarchiste et bon vivant qu’on avait adoré dans le premier livre. C’est dire si on est ravis d’accueillir cet auteur solaire et généreux qui nous offre un petit tour dans les coulisses de sa création.
Profondément humanistes et antifascistes, les romans de Jérémie Claes célèbrent la vie, la gastronomie et les bons vins… Mais ils mettent aussi en scène une violence sans concession, à la hauteur de la haine que l’auteur veut dénoncer. Dans L’Horloger, on suivait Jacob Dreyfus, un journaliste américain caché en Provence sous une fausse identité pour avoir dénoncé une milice suprémaciste blanche. Dix ans après le démantèlement du réseau et l’assassinat de sa femme, il était rattrapé par son passé et se lançait dans une longue traque, de la Louisiane à la Patagonie en passant par Bruxelles.
Dans Commandant Solane, l’intrigue commence avec un choc : quarante-deux corps carbonisés et mutilés s’échouent sur la plage de Cannes-La Bocca sous les yeux des vacanciers. Face à l’inaction des autorités qui cherchent à étouffer l’affaire, Bernard Solane reprend du service pour une enquête parallèle explosive. Avec l’aide de Jasmine, une activiste pour les droits des réfugiés, et de Moussa, le seul survivant du massacre, le vieux flic se lance sur la piste du Rassemblement Patriotique, une milice nationaliste qui mène une croisade terrifiante contre les personnes migrantes.
Au micro de Brol Fictions, Jérémie Claes évoque la genèse de ces deux romans. Il nous raconte comment des amis bien réels ont inspiré ses personnages — Solane et Moussa, notamment. Il revient aussi sur sa rencontre avec les éditions Héloïse d’Ormesson, sur le succès de L’Horloger et sur la colère qui l’a guidé pour l’écriture de Commandant Solane : une colère face à l’indifférence, à la haine et à la violence ordinaire contre les personnes réfugiées.
Bien sûr, notre invité répond aussi aux interviews désormais rituelles de Brol Fictions, « Les livres de ma vie » et « Bruxelles je t’aime ». L’occasion de parler de ses admirations littéraires, de Gabriel Tallent à Pierre Michon, en passant par Stephen King, « notre maître à tous ». L’occasion aussi de nous éclairer sur sa relation avec la capitale belge — qui joue toujours un rôle dans ses intrigues, même quand l’action se déroule en France ou aux États-Unis.
Exceptionnellement, cette émission n’accueille pas la chronique de Céline. Mais on retrouvera notre bibliothécaire préférée dès le 14 octobre !
La programmation musicale de cette émission :
- Strange Fruit (Billie Holiday, 1939)
- Le triomphe de l’anarchie (René Binamé, 1996)
(Pour des raisons liées aux droits d’auteur, les chansons proposées dans l’émission lors de la diffusion sur Radio Alma 101.9 ne figurent pas dans le podcast)