Le cinéma asiatique a le vent en poupe et acquiert de plus en plus de notoriété sur le plan international. Preuve en est encore que cette année à Cannes, c’est le cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul qui a crée la surprise en remportant la Palme d’Or avec « Oncle Boonmee »
Le Festival de Cannes, la plus prestigieuse et médiatique manifestation cinématographique au monde a clôturé sa 63e édition, qui s’est tenue du 12 au 23 mai et qui a fait découvrir, sélection et marché confondus, quelque mille films aux festivaliers.
Président du jury pour cette édition 2010, Tim Burton a commenté l’évènement en précisant que « chaque jury avait son favori, mais aucun de ces préférences n’a remporté un prix ». « Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures » est un long-métrage, racontant l’histoire d’un vieil homme malade qui s’est retiré auprès des siens à la campagne. Hanté par les fantômes de sa femme décédée et de son fils disparu, il entreprend une traversée de la jungle jusqu’au lieu de naissance de sa première vie.
L’heureux gagnant nous a fait partager des croyances qui sont très fortes ancrées en Asie, à savoir la réincarnation, le culte des ancêtres et surtout un monde d’esprit en parallèle avec le nôtre. Après avoir été récompensé, il a tenu à remercier ses parents qui lui ont fait découvrir le monde magique du 7ème Art voici 30 ans dans une petite salle de quartier.
Premier film africain en compétition à Cannes depuis plus de dix ans, et en coproduction entre le Tchad, la France et la Belgique c’est le bouleversant ‘Un homme qui crie‘ de Mahamat-Saleh Haroun qui reçoit le prix du Jury cette année. Le réalisateur tchadien très ému a parlé de son pays en guerre et du cinéma : « Je viens d’un pays ou il n’existe pas grand-chose (…) Dans ce contexte désertique j’ai appris une chose : il faut faire les films comme des petits plats mijotés qu’on cuisine pour ceux qu’on aime. » Son film à la fois humaniste, cruel et universel est un magnifique message d’amour.
Du côté belge, notre cinéma a toujours la cote et rafle quelques récompenses bien méritées. « Illégal », d’Olivier Masset-Depasse et son équipe, a fait sensation dans la Quinzaine des réalisateurs. Ce long-métrage belge a remporté le prix de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD) à Cannes, doté de 4.000 euros.
Dans « Illégal », Anne Coesens interprète le rôle de Tania, une jeune femme russe qui vit clandestinement en Belgique avec Ivan, son fils de 13 ans. Sans cesse sur le qui-vive, elle redoute les contrôles de police jusqu’au jour où elle est arrêtée. La mère et le fils sont séparés. Tania est placée dans un centre fermé. Elle fera tout pour retrouver son fils mais n’échappera pas pour autant aux menaces d’expulsion.
Lam AO
Le Palmarès :
LONGS METRAGES EN COMPETITION
Palme d’Or : LUNG BOONMEE RALUEK CHAT (Oncle Boonmee celui qui se souvient de ses vies antérieures) réalisé par Apichatpong WEERASETHAKUL
Grand Prix : DES HOMMES ET DES DIEUX réalisé par Xavier BEAUVOIS
Prix de la mise en scène : Mathieu AMALRIC pour TOURNÉE
Prix du Jury : UN HOMME QUI CRIE réalisé par Mahamat-Saleh HAROUN
Prix d’interprétation masculine :
Javier BARDEM dans BIUTIFUL réalisé par Alejandro GONZÁLEZ IÑÁRRITU
Elio GERMANO dans LA NOSTRA VITA réalisé par Daniele LUCHETTI
Prix d’interprétation féminine
Juliette BINOCHE dans COPIE CONFORME réalisé par Abbas KIAROSTAMI
Prix du scénario : LEE Chang-dong pour POETRY
COURTS METRAGES EN COMPETITION
Palme d’Or : CHIENNE D’HISTOIRE réalisé par Serge AVÉDIKIAN
Prix du Jury : MICKY BADER (Micky se baigne) réalisé par Frida KEMPFF
CAMERA D’OR : AÑO BISIESTO réalisé par Michael ROWE présenté dans le cadre de la
Infos : http://www.festival-cannes.fr
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