GUERRE SEPTEMBRE/OCTOBRE 2024
Lundi 30 septembre 2024
Tout s’accélère !
Hier beaucoup de frappes israéliennes, même dans des endroits non visés avant. Des dirigeants du hezb explosent avec leur famille et leur maison. 115 tués et de nombreux blessés. La mort du chef ne suffit pas l’élimination des autres se poursuit.
Un exode massif des zones chiites du sud et de la banlieue de Beyrouth, plus d’un million de personnes. Les plus nantis louent des appartements, ceux qui peuvent encore trouver une place dans les écoles sont privilégiés car le reste dort dans la rue. Toute une région s’exile. Israël veut vraiment vider le sud pour l’occuper. Et après ? On parle de diverses possibilités : une invasion terrestre provisoire jusqu’à l’installation de l’armée libanaise dans une zone vidée de ses habitants, occupation permanente avec une installation postérieure de colonies ou encore extension permanente du territoire israélien occupé par son armée.
Tout est possible. Le Liban est dans l’attente et n’a pas le choix. Il insiste en vain auprès des autorités internationales et des puissances occidentales.
Qu’adviendrait-il des habitants du sud, s’ils ne peuvent retourner chez eux ? Encore des populations errantes, qui s’ajouteraient à d’autres, palestiniennes et syriennes ?
Pas encore de perspective d’accord de paix. Les négociations n’avancent pas. Israël en profite pour utiliser des armes dangereuses telles que le phosphore et l’uranium appauvri. Il pratique une politique de la terre brûlée pour rendre les terres inexploitables.
Trois jours de deuil officiel ont été décrétés et commencent aujourd’hui. Administrations et banques sont fermées. Tout tourne au ralenti. La date de l’enterrement n’a pas été fixée. Difficile de faire une manifestation publique. Les dirigeants qui restent se terrent et la population chiite erre d’une région à l’autre. Dans ces conditions, tout le monde attend.
Cependant, les Iraniens ont fait une cérémonie d’hommage, présidée par leur dirigeant suprême Khamenei. Encore des menaces et une volonté de se venger.
Israël ne perd pas son temps et poursuit ses objectifs, les mêmes qu’à Gaza pour le Hamas : mettre à terre le hezb, éliminer ses dirigeants, faire sauter ses munitions. Elle veut redessiner un nouveau Moyen Orient, qu’elle contrôlerait et où elle n’aurait pas d’opposition sérieuse. Jusqu’à quel point peut-on ainsi brimer des peuples voisins ?
Une fois qu’elle aura dominée ses frontières et qu’elle les aura sécurisées, elle ne trouvera que haine, hostilité et résistance. Le cycle de la violence se reformera et d’autres guerres auront lieu.
Peu de gens croient qu’Israël veut la paix. D’ailleurs avec qui signera-t-il la paix ? Le gouvernement libanais ? Il n’est que provisoire et ne contrôle pas le hezb. Il veut la paix, comme tous les Libanais. Mais quelle autorité a-t-il ? L’armée libanaise est complètement dépourvue de moyens et ne s’engagera pas dans une guerre civile. Dans le sud, comme ailleurs elle est impuissante. Ainsi le hezb l’a voulu et pendant toutes ces années, aucun gouvernement n’a rien pu faire. Netanyahou a bien fait appel au peuple libanais pour qu’il se soulève contre le hezb. Une guerre civile ? Personne n’en veut.
Les Libanais n’arrivent toujours pas à se mettre d’accord sur le choix d’un président de la République. En l’absence d’une autre autorité, c’est le gouvernement de gestion qui agit avec ses limites. Il ne peut signer un accord de paix sans le hezb. Maintenant que ses principaux dirigeant ont été éliminés, il faut qu’il se réorganise. Sa force de frappe a été aussi affaiblie. Ses principaux dépôts de munitions ont été visés. Il continue à avoir l’appui de l’Iran, mais celui-ci ne veut pas la guerre, malgré ses ripostes à l’égard d’Israël, qui sont restées limitées. Il est même d’accord pour des négociations de paix. Maintenant qu’Israël est en position de force, il peut imposer des conditions inacceptables, qui passeraient éventuellement par des
cessions de territoire. Très dur pour un pays déjà si petit et encombré par la présence de réfugiés.
L’avenir est plus incertain que jamais. Les habitants vivent dans la peur de nouvelles frappes et le nombre de déplacés ne cesse de croitre.
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