J’ai hésité avant de rédiger ce journal. Je l’avais lu sur Radio Alma au cours de treize émissions d’une vingtaine de minutes, ponctuées d’extraits musicaux.
Lorsque j’ai lu dans l’introduction du dernier livre de Alexandre Najjar, lié à la pandémie,« La couronne du diable », que tous les témoignages seront précieux pour comprendre ces moments inédits de notre vécu, je me suis dit qu’après tout je pourrais apporter ma contribution. Une grande partie du travail était déjà faite. Il fallait ordonner, éviter les redites et des passages fastidieux ou moins intéressants. Par ailleurs, le rythme du temps était propice à l’écriture. On s’y attache, on la chérit, elle finit par faire partie de notre confinement. Elle nous tient compagnie et nous berce dans les moments difficiles et les heures de solitude.
J’entendais aussi un psychiatre ou psychologue, de ceux qui ont sondé nos vies pendant cette période, dire que la pandémie a affecté tellement d’aspects de notre vie que l’on ne s’en rend pas compte maintenant. Il parlait aussi de son effet sur la baisse de la natalité. J’aurais imaginé le contraire, car dans mon journal j’ai souligné la promiscuité au sein d’un espace réduit, la difficulté d’accès aux centres de planning ou à l’IVG. Ils auraient pu avoir un effet contraire. Mais il semble que l’incertitude du futur et l’atmosphère grise et étouffante l’auraient emporté. Nos quotidiens ont été rythmé par cet enfermement et toutes les idées qui circulent vraies ou fausses ont influencé notre pensée.