Lundi 11 mai
C’est la journée d’ouverture des petits commerces. Je me suis rendue dans quelques magasins où j’avais besoin de certains produits. Le décor a complètement changé dans la rue commerçante de St Gilles. Il y a du mouvement et même des files devant les commerces qui vendaient des produits de soin, les boutiques internet et de téléphone et ceux d’électroménagers Les gens ne se sont pas précipités, mais il y a de l’animation et du trafic. Dans un des magasins où je suis entrée, il y a pas mal de monde, dépassant largement la norme d’une personne par 10 m2, pas respect des distances, pas de gel, pas de gants et beaucoup de clients sans masques. Pas étonnant, si le virus circule à nouveau.
Non à un retour à la normale » : de Robert De Niro à Juliette Binoche, l’appel de
200 artistes et scientifiques
Etonnant ce manifeste signé par des personnes provenant toutes les deux du milieu du cinéma, ils disent : « Nous appelons solennellement les dirigeants et les citoyens à s’extraire de la logique intenable qui prévaut encore pour travailler enfin à une refonte profonde des objectifs, des valeurs et des économies ».
Ils expliquent les raisons : Le consumérisme nous a conduit à nier la vie en elle-même : celle des végétaux, celle des animaux et celle d’un grand nombre d’humains. La pollution, le réchauffement et la destruction des espaces naturels mènent le monde à un point de rupture. Il faut y ajouter les inégalités sociales toujours croissantes, qui rendent impossible le retour à la normale.
La transformation radicale qui s’impose – à tous les niveaux – exige audace et courage. Elle n’aura pas lieu sans un engagement massif et déterminé. A quand les actes ? C’est une question de survie, autant que de dignité et de cohérence.
Les artistes belges réagissent aussi par la voix de Luc Dardenne, cinéaste. En tant que représentant des artistes il demande au gouvernement qu’un revenu leur soit assuré et que les lieux de spectacle soient correctement subsidiés afin que ces derniers puissent tenir le coup et rouvrir après le confinement. Entre temps, les artistes continuent à travailler et préparent de prochains spectacles ou films avec les moyens du bord.
Ce n’est pas tout, en France, 200 plaintes ont été déposées devant les tribunaux. Ce sont surtout des collectifs qui attaquent les autorités au niveau national ou local. Celles-ci sont tenues pour responsables de négligence et de mise en danger des personnes. Un des collectifs représente des soignants, dont certains sont morts pour ne pas avoir pu disposer du matériel de protection nécessaire. Ce sont aussi les familles de personnes âgées mortes dans des maisons
de retraite ou de personnes qui n’ont pas été admises à temps dans les hôpitaux. Ces plaintes accusent les autorités de ne pas avoir pris volontairement les mesures nécessaires pour protéger les citoyens.
