LIBAN Jeudi 3 octobre 2024

GUERRE SEPTEMBRE/OCTOBRE 2024

Jeudi 3 octobre 2024

Je suis lasse. Je me demande comment les gens tiennent le coup avec cette tension permanente. Ils continuent à voguer à leur tâche, ils essaient de poursuivre leur routine.

Ceux qui peuvent partir sont partis. Du moins, ceux qui ont la double nationalité et des parents ou des enfants à l’étranger, en attendant que le calme revienne.

On a vu les Libanais de Houston (EU) célébrer leur fête dans la joie, mais aussi dans l’inquiétude par rapport à ce qui se passe ici. Des drapeaux libanais flottent partout et les enfants les dessinent et les colorient. Ils expriment leur profond attachement au pays et leur solidarité, y compris financière envers leurs compatriotes. Ils ont aussi préparé un grand pain libanais enroulé avec du labné de 40 mètres pour le distribuer aux convives.

Le désarroi s’exprime aussi chez ce chef de municipalité, qui essaie de faire ce qu’il peut avec les moyens qu’il a. Malgré la situation difficile, certains montrent leur engagement à l’égard de leurs concitoyens.

La situation est restée plus calme hier, bien qu’un bombardement dans la banlieue sud ait fait 35 victimes. Les Israéliens ont de nouveau lancé des alertes pour vider Dahié. Ceux qui y sont restés ne savent vraiment pas où aller. Ils continuent à pénétrer dans le sud du pays, non sans avoir subi quelques pertes. Ils disent qu’ils veulent « nettoyer » et font fuir les quelques habitants qui sont restés.

L’escalade continue après l’attaque iranienne et le lancement de 200 missiles, la plupart interceptés. Mais la population a eu chaud. Les Israéliens promettent de riposter, y compris contre les Houthis (Yémen), qui ont lancé des frappes contre Tel-Aviv. Le conflit s’élargit encore. Les Américains et autres occidentaux ont exprimé leur appui à Israël. Pour eux, les milliers de victimes tombés au Liban (on en compte presque 2000) et ceux tombés à Gaza ne comptent pas. Les Américains ont placé leur porte-avion près des côtes israéliennes, prêt à intervenir.

Le retour des 60 000 déplacés du nord d’Israël coute cher. Mais c’est peu à côté des plus de 1200000 déplacés libanais, qui continue à augmenter. Les frappes du hezb se poursuivent dont peu atteignent leur cible et certains terminent dans la mer.

Il est évident que le combat est inégal. Pourtant un accord aurait pu avoir lieu avant le 17 septembre, date de l’explosion des pagers : le retour des colons du nord d’Israël contre celui des déplacés du sud Liban. Les combattants sont aveugles, ils ne voient pas le mal qu’ils font à nos concitoyens. Irrémédiable dans les cas où une bande sera occupée dans le sud et qu’ils ne pourront plus retourner chez eux. Un accord finira bien par être signé, mais après quels sacrifices ? Tout le monde l’aura payé cher en pertes humaines et matérielles et le pays va lentement vers sa destruction.

Hier, nouvelle réunion des dirigeants libanais le premier ministre Mikati et le président de la chambre Berri sortants, ainsi que Joumblatt, le leader des druzes, pour trouver un nouveau président de la République. Berri a consulté de nombreux députés pour trouver la majorité nécessaire. Il faut une personne représentative, qui parle au nom du pays.

Des aides humanitaires commencent à arriver, surtout des pays arabes, ainsi que des financements pour les biens de première nécessité pour les déplacés. Après les 2 millions de syriens, les 500 000 palestiniens voila 1,2 millions de Libanais qui se retrouvent sans abri ou dans la précarité. Comment le pays va-t-il tenir le coup ?

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