Progression de la pandémie (13)

Il y a eu également une proposition d’émettre des coronabonds. Ce qui reviendrait à une mutualisation de la dette au niveau européen, mais les Etats membre les plus regardant du point de vue budgétaire ont bloqué cette proposition. Le problème de fond est de savoir si les pays de l’UE veulent décider ensemble et être solidaires de leurs dettes. Le reste est une question technique : qu’on peut appeler eurobonds ou Fonds de solidarité ou de relance. Il s’agirait de lancer un emprunt commun à taux d’intérêt unique sur les marchés financiers. Il faut en quelque sorte financer les dettes futures, pas celles du passé. C’est intéressant pour les pays du Sud de l’Europe : Grèce, Italie, Espagne… qui doivent emprunter à des taux plus élevés. Des taux plus bas peuvent être obtenus à travers un emprunt commun, garantis par des pays comme l’Allemagne.

Les pays du Nord de l’Europe sont réticents ou s’opposent à cette formule, comme la Hollande ou l’Allemagne, du moins pour le moment. Les discussions sont en cours au sein de l’Eurogroupe (Groupe de coordination des économies et de la fiscalité au niveau européen), sous la présidence du portugais Mario Centeno, fortement appuyé par les pays du Sud. Il faut se réjouir de la conclusion de ce groupe, car finalement un plan de sauvetage a été décidé d’un
montant de 540 milliards d’€ : 200 milliards pour les entreprises, 100 pour les travailleurs et 240 pour le mécanisme de stabilité, qui permettront d’aider les pays à sortir de la crise.

L’idée des coronabonds est abandonnée. Le lendemain les médias apportent plus d’informations : les 200 milliards destinés aux entreprises sont sous forme de crédits. Ils consistent en une augmentation de la capacité de prêts de la BEI (Banque européenne d’investissements). Pour le montant destiné aux travailleurs, c’est également un système de
prêts, pour financer les systèmes de chômage dans chaque Etat membre.

Certains spécialistes font remarquer que ces prêts font augmenter la dette publique et peuvent conduire à une dégradation de la situation financière. Mais les choix sont faits en connaissance de cause.

Il faudra voir comment tout cela va fonctionner, avec quelle vitesse, vers quels pays et quelle va en être la distribution ?

Les montants sont plus faibles que ce que les Etats Unis vont consacrer à leur économie pour résorber le chômage. On parle de 2,3 trillions de dollars. Le nombre de chômeurs dans ce pays a atteint le chiffre de 17 millions.

Partout, la situation économique et financière est dramatique.

Dans le concret, l’UE n’a pas contribué à organiser la solidarité entre les Etats membres. Quand ils le pouvaient, ils en ont pris eux-mêmes l’initiative. Par exemple, des malades ont été transportés en Allemagne pour être soignés. Mais pour le matériel médical indispensable pour soigner les malades du covid, comme il en manque partout, chacun des pays a essayé de se débrouiller comme il peut.

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