Mercredi 13 mai
Alors que les activités dans la rue prennent un air de presque normalité, avec un rythme assez soutenu de va et vient, la Première Ministre annonce la suite des mesures de déconfinement, applicables à partir du 18 mai : ouverture des autres commerces, ouverture des bibliothèques, des centres sportifs, musées et parcs animaliers. Pour les écoles ce sera plus progressif. Tous devront respecter les mesures d’hygiène nécessaires. Pour les mariages et les enterrements la
réunion d’un nombre limité de personnes est fixé. La peur qui paralysait les personnes, au début du confinement, semble se dissiper progressivement, ou alors les gens font comme si elle n’était pas présente. L’être humain s’adapte, on lui donne un moule et il se coule dedans. Sur la place Morichar, les jeunes continuent de jouer insouciants et se comportent comme si de rien n’était. Ils se tiennent à carreau en présence de l’agent de quartier qui les surveille et
les oblige à maintenir les distances.
Voyages et tourisme
Les habitudes vont-elles changer en Europe ? Le tourisme va-t-il reprendre comme avant ?
C’est une crise sans précédent, les crises sanitaires dues au H1N1 avaient provoqué certes une diminution du nombre de voyageurs, mais elle n’allait pas au-delà de 4% au niveau mondial. Le secteur touristique est le grand perdant de cette pandémie, avec une baisse de 90% de son activité, il en est de même de l’horeca, qui en dépend en partie. Les prévisions pour cet été indiquent que les personnes n’iront pas trop loin de chez elles. Il est possible que ceux qui se
trouvent proches de pays voisins y fassent des incursions, puisque certains ont ouvert leurs frontières. A partir de 2021, les voyages reprendront sans doute, si les conditions de sécurité sanitaire sont assurées, ce qui est difficile à prévoir. Probablement les destinations touristiques trop fréquentées, on pense à Venise, vont changer de modèle.
Au niveau européen, où le secteur du tourisme rassemble 3 millions d’entreprises et 27 millions d’emplois, la commissaire européenne des affaires intérieures, Ylva Johansson, est intervenue plusieurs fois dans les médias pour réaffirmer son opposition à une ouverture sélective des frontières comme cela est en train de se passer. Elle souhaite une décision collective de circulation dans l’espace Schengen. En réalité, chaque pays est en train de s’ouvrir à ses voisins, là où il peut mieux contrôler. La commissaire souhaite aussi une coordination pour les voyages vers les pays hors UE. Pour le moment, la plupart des Etats membres les ont interdits, du moins jusqu’à fin juillet.
Vu le nombre de décès en Belgique, le belge est persona non grata dans de nombreux pays xxiv. C’est une aubaine pour le tourisme interne. Le tourisme culturel représente aussi beaucoup d’emplois, qui seront à l’arrêt en Belgique, au moins jusqu’à la fin de l’été.
Les gens oublieront-t-ils vite la sobriété carbone ?
Le transport aérien est aujourd’hui en crise profonde, il faut voir comment il s’en remettra. Des rachats et restructurations sont à prévoir, certaines sont déjà en cours. La combinaison low cost/Airbnb serait-t-elle dépassée ? Dans tous les cas, la récupération sera très lente et peut-être d’autres modèles apparaitront plus éthiques, plus environnementaux. On peut l’espérer.
J’ai lu une interview dans l’Obs de la Secrétaire d’Etat française auprès du Ministre de l’Economie, Agnès Pannier-Runacher.
Elle a la délicate mission d’assurer la fourniture de masques, en France.
Apparemment tout le monde est content d’elle. Entre importation et production locale, elle a dû trouver 200 millions de masques par semaine à partir du 11 mai. Une gageure !
Elle fait une réflexion intéressante sur le futur. Je cite : « Cette crise nous autorise à penser autrement. Le cadre de jeu historique a explosé… ça ouvre un champ des possibles sur la transformation écologique et numérique de notre économie ou encore sur la réimplantation de filières en France, dans le textile par exemple… ».
Bien pensé ! Quant aux masques j’espère qu’elle en trouvera pour tout le monde.
Ce matin, dans ma boite à lettres, un petit communiqué de la commune de St Gilles, en français et en néerlandais. Celle-ci décide que la place où j’habite (sans doute toute la place Morichar) sera une zone partagée (art 22 bis du code de la route). Les piétons peuvent utiliser toute la largeur de la rue. Les automobilistes et les cyclistes ne peuvent pas mettre en danger les piétons, ni les gêner. La vitesse est limitée à 20Km/h. Des petits dessins illustrent les propos. Vient ensuite une liste des rues qui sont déclarées zone partagée. Il y en a 13. Ce n’est pas peu.
J’espère que ces consignes seront respectées.
Bravo à la commune de St gilles, encore une fois ! D’autres communes ont dû faire la même chose. Cela répond à la question que j’avais posé : comment garder les distances quand les trottoirs sont très étroits ?
J’ai rapidement vu que les automobilistes ignorent totalement ces consignes et personne n’est là pour les faire respecter.