Mercredi 20 mai
Déjà dans un couple le confinement est compliqué, alors comment faire quand on est polygame ?
Au Koweït, le casse-tête familial des polygames confinésxxix
« Ma vie est devenue si compliquée », se lamente Abou Othman. Comme des milliers de polygames koweïtiens, ce quadragénaire s’efforce de partager son temps entre ses deux épouses, non sans peine, en raison du strict confinement lié à la pandémie. Pour assurer les besoins de ses deux foyers et de ses dix enfants, il dit être « en mouvement constant », estimant difficile de choisir chez laquelle de ses deux épouses s’installer.
Abou Othman a un avantage : ses deux femmes vivent à proximité, dans la même région. Ce n’est pas le cas d’Abou Abdelaziz, 35 ans, qui vit avec ses parents, sa seconde femme habite plus loin. Il a décidé de rester avec sa seconde épouse.
Ce pays a officiellement enregistré plus de 15 000 cas d’infection et 118 décès. Les autorités imposent un confinement total jusqu’au 30 mai, suspendant toutes les activités, à l’exception des plus essentielles. Les déplacements personnels sont soumis à des autorisations préalables avec une durée limitée. Les personnes qui ne respectent pas les mesures de restriction risquent jusqu’à trois mois de prison et des amendes allant jusqu’à 15 000 euros.
L’islam autorise les hommes à avoir jusqu’à quatre épouses, à condition que qu’elles soient traitées de manière équitable. La pratique est néanmoins limitée dans la plupart des pays musulmans, la Tunisie a été le premier pays arabe à bannir la polygamie, dès 1956xxx.
Le débat n’a pas échappé à la sphère publique. « L’équité envers les épouses concerne les dépenses en argent et le bon traitement, et non pas les relations sexuelles et l’amour », a argué dans la presse Ahmad al-Kurdi, membre du comité des fatwas (édits religieux) au ministère des Awqafs et des Affaires islamiques. Selon lui, un mari bloqué chez l’une de ses épouses en raison du couvre-feu a deux options : obtenir l’aval des autres femmes, ou alors « accorder le divorce » à celles qui en feraient la demande.
Un autre membre de cet organisme, Issa Zaki, est, lui, allé jusqu’à conseiller aux hommes de « tirer au sort » l’épouse avec laquelle ils resteront confinés puis, après la levée des restrictions, de « compenser » les autres femmes en passant un nombre de nuits équivalent chez elles.
Enfin, il y en a qui ont d’autres problèmes. Ici déjà avec une épouse cela parait compliqué !
Face à la pire crise depuis 1945, l’Allemagne opère un changement fondamental vis-à-vis de l’Europe
Angela Merkel vient de lever deux tabous en acceptant un plan de relance et une mutualisation de la dette européenne.