II- Un Déconfinement Progressif (15)

Jeudi 21 mai

Tous préparent des lendemains qui déchantent.

Il faut aussi panser les plaies causées par la forte récession. Les experts calculent le déclin des économies et les chiffres sont alarmants. Ce sont encore seulement des prévisions.

La France a mis la main à la poche pour aider son économie :110 milliards d’€

Le Président Macron affirme qu’il n’y aura personne dans le besoin, alors que le nombre de nécessiteux n’a cessé d’augmenter.

Pourquoi ce montant n’est-il pas plus élevé ? La dette est-elle un épouvantail qu’on agite ? Avec des taux négatifs, la dette est à 55% du PIB en dépenses publiques. En injectant de la monnaie dans l’économie, on augmente la consommation et les importations augmentent.

Le gouvernement compte sur la relance de l’économie pour que la dette soit soutenable et que les intérêts puissent être remboursés.

La pandémie ralentit, les personnes vivent tellement avec qu’elles n’y font plus attention. Chacun veut laisser derrière lui la période la plus pénible du confinement.

Les jeunes continuent à se regrouper dans les espaces publics et aux carrefours, souvent une bière à la main. La circulation est devenue plus dense et plus de personnes circulent dans les rues.

Les femmes risquent d’être les grandes perdantes de la crise sanitaire. C’était déjà prévu et on l’a mentionné, mais des éléments plus concrets s’y ajoutent.

Laurence Gondon - Yunaika
Laurence Gondon – Yunaika

Si la crise affecte les biens manufacturés ou la construction ce sont surtout les hommes qui sont touchés. Les secteurs, les plus féminisés comme les soins ou l’enseignement, dépendent moins du marché et sont épargnés. Cependant comme ce sont des secteurs publics, ils ont été plus affectés par l’austérité budgétaire (l’après 2008) d’autant plus que beaucoup de femmes ont des emplois précaires ou à temps partiel. Les femmes célibataires basculent plus facilement dans la précarité, ainsi que celles qui s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants, n’ayant pas d’autre solution. Le congé corona n’en demeure pas moins une mesure élitiste. Seuls quelques ménages aisés pourront se permettre une telle perte de revenu. Il est fort probable que ce sont les femmes qui l’adoptent plutôt que les hommes.

Les femmes s’épuisent entre le travail domestique et le soin aux enfants. Leur carrière en souffre. Des enquêtes dans différents pays confirment que les tâches ménagères sont mal réparties, pendant la période de confinement. Elles assument les devoirs des enfants et les courses. En Italie et en Espagne les courses sont faites par des hommes : activité choisie pour sortir de la maison. Mais sortir est aussi devenu dangereux et ce serait une manière de protéger la famille. Les jeunes femmes universitaires arrivent à peine à faire leurs cours en ligne, alors que les hommes ont le temps de publier des articles dans des revues scientifiques. Il semble que les revues scientifiques déplorent la chute des contributions des chercheuses. Pour les hommes le télétravail se révèle même bénéfique : l’homme commence sa journée plus tôt et la termine plus tard.

Camille Coemans
Camille Coemans

Femmes et hommes ne sont pas égaux en temps de télétravail.

Dans un ménage où tous les deux parents sont en télétravail, une femme dit : « On dirait que le travail de mon mari a plus d’importance que le mien ». Dans un autre cas : « Au début quand il a géré les enfants, quand je travaillais encore à l’extérieur mais après quand je rentrais à midi, les enfants étaient encore en pyjama. Il avait travaillé et les enfants s’étaient débrouillés ». Il faut revaloriser les métiers de base en tenant compte du facteur genre, qui induit des discriminations. Les associations de femmes alertent aussi sur les femmes invisibles : sansabri, sans-papiers, travailleuses du sexe xxxii

Comme les femmes ont été fortement touchées par la crise, maintenant que les différents Etat membres élaborent leurs plans de relance, les femmes ne doivent pas passer au second plan. Pendant la pandémie, elles ont été les piliers et ont assumé un travail difficile dans différents domaines : santé, assistance, alimentation, éducation… secteurs mal payés et où il y a plus d’exploitation. Ceux-ci devront être renforcés, les emplois devront être plus stables et mieux
rémunérés.

Les investissements de l’UE devraient leur donner une priorité.xxxiii J’ai des doutes que ce soit le cas.

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