Vendredi 29 mai
Avec le beau temps, les parcs et les jardins sont bondés. Les pelouses sont tellement occupées qu’il est difficile d’y trouver une place, en gardant les distances. Les jeunes jouent de la musique ou écoutent leur radio, parfois en mettant le son à fond. Il faut s’attendre à ce que ces espaces ne désemplissent pas en été, car où les gens vont-ils aller pour prendre l’air ? Avec le chômage, les revenus qui baissent, l’arrêt ou le ralentissement des activités, il n’y a pas d’autre alternative : ils seront tous là à se dorer le torse au soleil. C’est une chance si le beau temps continue.
Entretemps, les bourgmestres prennent leur responsabilité. Après Etterbeek, Woluwé St Lambert et Woluwé St Pierre rendent obligatoire, depuis le 11 mai, le port du masque dans leurs artères commerçantes.
Dans la photo, d’une publication communale, on voit son personnel distribuer des masques dans les rues. Les bourgmestres considèrent que dans certains endroits la distanciation est difficile à respecter. Un contrôle sera-t-il fait ? Il demanderait une grande mobilisation de la part des communes, même si ce sont des communes riches. Elles en appellent à la responsabilité des citoyens. On se demande toujours pourquoi le masque n’est pas rendu obligatoire partout, alors qu’il est montré de plus en plus comme nécessaire pour éviter la contamination. Les personnes se sont
mobilisées rapidement pour en trouver ou en fabriquer. Beaucoup de discussions inutiles auraient pu être évitées.
Un peu d’humour, malgré la grisaille ambiante, quoique le beau temps se maintienne
Vince
Nos écrivains et poètes voient fleurir les créations langagières. Il y en a pour tous les gouts selon Michel Francard xxxviii. Le nom officiel de SARS-cov19 n’a pas eu beaucoup de succès, par contre le plus employé est coronavirus. Corona est associé à d’autres mots en fonction des circonstances comme : coronabigbang, coronacour, coronanniversaire, coronapéros, coronabdo, coronarisque, coronadistance, coronapiste pour une piste cyclable aménagée en temps de corona. L’utilisation est moins claire quand on parle de coronavirage d’un parti politique, qui vire de bord.
« Autant de coronattitudes qui ne devraient laisser personne coronasceptique, même si vous avez le cerveau un peu coronavirussé ».
Il y a aussi le covidboom dû à l’enfermement des couples et leurs auteurs qualifiés de coronaboomers. Les pharmacies n’ont jamais vendu autant de tests de grossesse. Simultanément, on a les coviddivorces.
Certains en ont fait un lexique : « Bref lexique du confinement » de Benoit Melançon. On ne stoppe pas l’imagination.
La Commission européenne essaie de se rattraper. Elle ne brille pas par sa rapidité. Les mécanismes sont complexes et l’opposition de certains Etats membres, surtout ceux d’Europe du Nord, qui ne veulent pas mettre la main à leur poche.
Malgré tout, la Présidente de la Commission européenne, Mme Van der Leyen, a présenté un plan de relance de 750 milliards d’€, déjà proposés par la France et l’Allemagne : 500 milliards d’un emprunt commun et 250 de prêts. Si on y ajoute les financements du budget pluriannuel (2021-2027), le montant serait de 1,1 trillion d’€.
Il sera nécessaire d’assurer de nouvelles rentrées pour l’UE, telle qu’une taxe digitale ou une taxe carbone.
Les 750 milliards c’est 1,2% du PIB. Pas assez ? Le Plan Marshall atteignait 4% du PIB. Un plan de relance limité, c’est aussi une période trop courte.