C’est pas croyable ! Lisbonne 10 Mai 2022

C’est pas croyable !
Lisbonne 10 Mai 2022
Je suis sortie l’aprem prendre une glace toujours à Graça. Un glacier excellent : le nom en dit long « Therapy », écrit en anglais, pas de traduction portugaise. Il doit faire partie d’une chaine internationale. On y échappe difficilement, italien d’origine mais nom dénaturé (gelato ne figure même pas). L’anglisisation avance, elle suit les touristes.
Je m’assied confortablement sur une chaise à l’ombre, devant le glacier, qui a disposé tables et chaises sur le trottoir, bien contente d’échapper à la morsure du soleil. Deux gars viennent s’installer sur une table qui appartient au resto qui se trouve à côté, qui est fermé à cette heure de l’après-midi. L’un d’eux commence à fumer un cigare, le vent emportant toute la fumée de mon côté. Glace gâchée…Je regarde les gars, d’une grossièreté inouïe, ils s’en foutent et me regardent de haut. Je me déplace quelques mètres plus loin, mais les gars soufflent sur leur cigare de mon côté. Font-ils exprès ? Difficile de préjuger mais c’est sur qu’ils ont saisi le contexte et voient où va la fumée de leur cigare. De toute façon vu leur façon d’être et les peu de propreté de leurs habits, j’ose espérer qu’ils ne travaillent pas dans le resto à côté, auquel cas je plains les clients. Pourtant en soirée, l’esplanade est pleine. Les touristes mangent des petits encas, dans de petites assiettes pas très gourmandes. La plupart viennent pour prendre un verre et passer du temps en groupe.
Je m’installe plus loin dans le petit jardin. Surgi de je ne sais où, un instrumentaliste avec sa sono apparait et répète les mêmes notes à satiété, avec des hauts parleurs dérangeant tout le quartier, y compris les jeunes touristes attablés qui évitent de se retourner pour le voir.
Une fois dans le petit jardin, je regarde un homme d’un certain âge, difficile à dire la soixantaine peut-être. Il doit être du quartier, un habitué du jardin. Un morceau de pain dans une main, il l’émiette en tous petits bouts de l’autre main. Il le fait si discrètement qu’on ne le voit pas, sauf si on est assez proche du banc où il est assis. Evitant de nourrir les pigeons, il lance les petites miettes aux moineaux, qui se rassemblement de plus en plus nombreux. Ils sont encore nombreux dans la ville et ne disparaissent pas comme dans d’autres pays du nord de l’Europe. Ils sont aussi moins farouches, habitués à s’approcher des personnes comme cet homme. Un être de loin plus sensible et civilisé que les deux énergumènes au cigare, du resto à côté du glacier.
En cette fin d’aprem, les hirondelles jouent dans le ciel, le parcourant de bout en bout. Pas nombreux, on les entend à peine, une petite famille installée pas loin, sans doute sur le clocher de l’église proche du jardin. Fini les grandes bandes qu’on voyait autrefois et qui jouaient gaiement le lançaient leurs cris. Leur séjour est court, bientôt ils repartiront une fois l’été passé.

Hirondelles
Lisbonne et le Tage

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