LIBAN Mardi 1er octobre 2024

GUERRE SEPTEMBRE/OCTOBRE 2024

Mardi 1er octobre 2024

Les bombardements continuent de plus en plus forts et nombreux. Seulement hier on compte une centaine de tués et plus de 300 blessés. Les mêmes zones sont touchées, en plus du camp palestinien au sud de Saida, où un dirigeant a été ciblé. Quelques zones autour du quartier chiite de Dahié et même assez près de la route de l’aéroport, ce qui est très inquiétant surtout que la MEA continue ses vols.

Dans la rue, les gens commentent la puissance des explosions en comparant avec celles qu’ils ont entendu avant. Certaines sont plus redoutables que d’autres et aussi plus proches. Ils redoutent le pire et se mettent à l’abri surtout quand la nuit tombe. Alors la ville est déserte.

Ce qui incommode tout le monde c’est le bruit persistant des drones qui survolent en permanence. On entend leur sifflement, comme le bruit aigu d’un moteur qui bourdonne aux oreilles. Même si on veut faire abstraction, ce n’est pas possible. Certains en deviennent presque fous. La guerre est présente au-dessus de vous, en attendant la prochaine explosion.

Au bout de deux semaines de frappes ininterrompues, les habitants sont fatigués. Ils n’en peuvent plus de ce harcèlement permanent où on ne sait pas quel sera le prochain endroit visé. Les gens limitent leurs déplacements au strict nécessaire et ont toujours un œil sur leur téléphone, la radio ou la télé pour avoir les dernières nouvelles. Ils sont en permanence sur le qui-vive.

Des conciliabules ont lieu entre le premier ministre sortant et le président de la chambre, qui fait le lien avec le hezb. Ils ont tous deux reçu la visite du nouveau ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot. Ils ont d’accord avec lui sur la nécessité de l’élection d’un président de la République, qui soit consensuel et qu’on attend en vain depuis deux ans.

Entretemps, le nouveau porte-parole du hezb, Naim Kassem, répète le même discours éculé, comme si son parti n’avait pas subi l’élimination d’un nombre important de ses dirigeants, qu’il n’y avait un million de déplacés en majorité des chiites, les frappes et les destructions sur le sud et Dahié, les morts et les blessés…Comment peut-il répéter la même ritournelle sans tenir compte de tout ce qui s’est passé. Attendent-ils des consignes de l’Iran, qui a son mot à dire sur les orientations (wilayat el fikha) et la désignation du nouveau chef. Une attaque a de nouveau été lancée contre Israël, dont la plupart des engins n’ont pas atteint leur destination, mais qui a mis en alerte le pays, en particulier Tel-Aviv, où les habitants se sont réfugiés dans les abris.

Dans un des immeubles bombardés, se trouvait une majorité de déplacés, qui y logeaient. D’autres restent dans leur voiture, dans la rue, sur la plage ou au centre-ville. Triste destinée ! Les Israéliens ont encore fait des incursions dans le sud. Ils ont l’intention d’entrer dans le territoire libanais. Jusqu’où et pour combien de temps. Les villages proches de la frontière se sont dépeuplés. Les maisons sont rasées. D’autres risques de subir le même sort, peut-être jusqu’au fleuve Litani, dont les Israéliens convoitent les eaux.

Est-ce que dans les zones pas trop proches de la frontière les populations pourront revenir ?

Rien n’est moins sûr, Israël a intimé aux populations de ne pas le faire. Il faudra attendre le résultat et la fin de l’opération envisagée.

Les Libanais n’en finissent pas d’être secoués.

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