Progression de la pandémie (2)

jeudi 19 mars

De ma fenêtre, qui donne sur le jardin situé à l’arrière de la maison, je chasse les pigeons qui viennent manger les bourgeons des fleurs du prunier, qui a fleuri tôt cette année. Ils font le contraire des humains, qui attendent le fruit.

J’ai des messages de sympathie de plusieurs ami(e)s et du voisin, qui m’a proposé gentiment de faire les courses pour moi. Je préfère sortir moi-même les faire. Il y a une petite file devant le boucher. Le nombre de personnes qui entre dans la boutique est limité à deux et il a fixé une affiche sur sa devanture. Je m’aperçois que d’autres commerçants l’ont fait aussi. Il dit être menacé de payer 700 € d’amende, s’il ne respecte pas cette consigne. Des gens circulent
dans la rue, mais peu de voitures. Les trams passent avec quelques personnes à bord tenant leur distance dans la mesure du possible.

Les nouvelles sont mauvaises, le covid se répand partout à grande vitesse. Je ne m’attarde pas. Ce n’est pas bon pour le moral. C’est difficile d’éviter ce sujet car c’est le seul qui est pour le moment sur toutes les chaines de télé à toutes les heures. Normal ! J’écouterai mieux quand la courbe sera descendante.

On est au milieu de la première semaine. Les gens sont cordiaux. Un de mes voisins, qui habite au carrefour, fait le DJ pour tout le quartier. C’est beaucoup de rap. J’ai écouté pendant que je continuais la peinture des boiseries, la tête à moitié hors de la fenêtre. Aurais-je le courage de continuer ces peintures ?

Le temps nuageux, sans pluie est encore favorable. Pas moyen de télécharger le film « Un divan à Tunis ». Pourtant il a l’air drôle. Les vidéos postées sur le web sont moins sinistres qu’au tout début de la pandémie, toutes centrées sur les conseils à prendre. Maintenant, elles sont plus enjouées, plus anecdotiques. On commence à voir apparaitre des idées sur le futur : les relations sociales ne seront plus jamais les mêmes… on apprendra à se dépouiller et à garder l’essentiel (selon Edgar Morin) …on aura dépoussiéré d’anciennes valeurs (dit Boris Cyrulnik).

Je compte suivre attentivement ces réflexions. Car, comme le dit le proverbe chinois : « Du mal sortira quelque chose de bien ».

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