Progression de la pandémie (17)

vendredi 10 avril

Des chiffres terribles tombent : le nombre de personnes âgées mortes dans les maisons de retraite. En Belgique, 2500 sur 6000 morts (avant ils étaient de 800 des 2600 morts) et en France 4000 sur les 12000 morts sont des personnes âgées. A défaut de tests, on ne sait pas si tous meurent du virus. Le personnel s’était déjà plaint du manque d’équipements et de moyens pour prévenir la pandémie. Voilà le résultat !

Les personnes âgées sont la catégorie la plus fragile de la population. Cela justifie l’éditorial de Béatrice Delvaux dans le journal Le Soir, qu’elle intitule « Les vieux ne nous parlent plus ou alors seulement du bout des yeux ». Ils meurent dans le silence et la solitude.

J’ai noté une réflexion intéressante d’un membre du corps médical, qui se trouve dans un service de lutte contre le covid. Il dit que comme tous portent des masques et qu’on ne voit plus que les yeux, que cela crée une séparation telle que les personnes ressentent le besoin de se rapprocher et de s’entraider. Le fait que le masque crée une barrière, où on perd l’expression du visage, pousse les personnes à communiquer davantage. Il dit que cela conduit à plus de gentillesse et de bienveillance. Cette idée que la communication s’améliore grâce à un frein lié au voilement de la face est assez contradictoire et aboutit à un résultat positif.

En fin d’après-midi, je bavarde avec ma voisine de la maison d’à côté, moi de ma fenêtre et elle de sa terrasse. Elle a dû fermer son magasin d’objets d’artisanat, qu’elle fabrique en grande partie elle-même. Elle s’occupe de ses deux enfants de 10 et 12 ans. Elle fait les courses et la cuisine. Elle venait juste de faire des crêpes. Elle fabrique elle-même ses masques. Il faut dire qu’elle est habile de ses mains. C’est heureux qu’on arrive à communiquer, même de loin.

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