III-ON RECONFINE (1)

Et les enfants ?

Dans une des écoles la maitresse a posé cette question à des enfants de 11/12 ans : « Comment imaginent-ils le monde d’après ? De quoi rêvent-ils ? » .lii Chaque élève est invité à écrire ou à dessiner ce qui lui vient à l’esprit.

Un bon exercice pour que ces enfants se déchargent de leurs angoisses et de l’état d’éventuelle anxiété qu’ils ont vécu pendant le confinement. Surtout de la séparation de leurs amis et d’une partie de leur famille, comme les grands parents.

Certains ont même fait une bande dessinée. Ils reproduisent un état de liberté avec des enfants qui courent dans les champs.

Des filles ont imaginé un monde avec plus de liberté ou les animaux circulent. Ils disent : « On voulait dire : si les humains laissaient les animaux tranquilles ». Ils veulent que les animaux puissent eux aussi vivre leur vie. Ils ont vu que pendant le confinement les animaux étaient plus nombreux et qu’on voyait certains qui d’habitude n’apparaissent pas.

Ces dessins d’enfants célèbrent le retour à la vie normale : fêtes, pique-nique dans les parcs, école de danse ou sport… Ils dessinent aussi le personnel des hôpitaux, un cimetière avec de petites croix, bref ce dont ils ont entendu parler pendant le confinement, quand les écoles étaient fermées.

Une petite fille dessine une histoire sous forme de bande dessinée. Elle représente unanniversaire avec des ballons partout. Puis, la fillette est surprise de recevoir un masque, puisqu’elle n’en a plus besoin. On lui dit : « C’est un déguisement de chirurgien ». Elle veut que le virus ne soit plus qu’un lointain souvenir. A la fin la fillette part de la fête et se demande pourquoi elle est restée à 1,5 m de distance.

Je suis passée devant l’école du parvis à St Gilles. Ils avaient fait ce même exercice avec les enfants, pas avec des dessins, seulement des paroles. Les enfants ont écrit ce qu’ils ont regretté le plus et ce qu’ils ont aimé pendant le confinement.

Les phrases sont affichées sur les vitres de l’école du côté extérieur en grosses lettres, pour que tout le monde puisse les lire.

Tous les enfants ont été impressionnés par les effets de la pandémie, les morts, le sacrifice du personnel soignant, la distanciation…ce mode de vie anormal qu’ils ne pouvaient expliquer.

Ce dont ils ont profité : d’être avec les parents bien qu’ils les dérangeaient dans leur télétravail, d’être avec les frères et sœurs. Ils ont aimé les promenades et les jeux dans les parcs, la play station, même la manière dont ils faisaient le travail donné par l’école.

Ce qui leur a le plus manqué : les copains, les jeux dans la cour, les lapins de l’école (on dirait qu’ils en ont dans cette école), la maitresse, même les exercices et le travail… bref être ensemble c’est surtout ça qu’ils ont ressenti comme important pour eux.

Je me suis arrêtée un moment pour lire ces affiches carrées ou rectangulaires écrites à notre intention pour être lues de la rue. Mais peu de personnes se sont arrêtées, pendant que je lisais. Les gens qui passaient avaient les yeux rivés devant eux. Ils n’ont peut-être même pas remarqué ces affiches, où se trouve consigné ce que tous ces petits voulaient nous transmettre en phrases simples et suggestives.

Les enfants oublient vite, les adultes sont là pour leur rappeler que le virus est malheureusement toujours là.

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