L’Europe et l’environnement
Entrevues de Catherine Fierens (CF), coordinatrice du projet Boeren Bruxelles Paysan et de Eric Chauveheid, responsable a Vivaqua sur la Directive européenne sur l’eau et son impact en Belgique et à Bruxelles
Catherine Fierens est ingénieur architecte. Elle a travaillé sur l’urbanisme et le paysage puis sur la production alimentaire. Elle a collaboré avec un paysagiste et travaille depuis 5 ans à Bruxelles environnement, organisme chargé des questions liées à la protection de l’environnement, de l’eau et du paysage. Il y a aussi des aspects législatifs à mettre en œuvre liés à la pollution des sols, l’énergie dans les bâtiments et la gestion des espaces verts.
Pour plus d’infos : www.bruxellesenvironnement.be
Projet Boeren Bruxelles paysan
Il est né d’une coalition entre 6 partenaires : les ASBL le Début des Haricots et Terre-en-vue, la Maison verte et bleue, le Crédal, la Commune d’Anderlecht et Bruxelles Environnement. Il se positionne contre l’agriculture mondialisée, non soutenable, contre un modèle intensif qui gaspille les ressources et détruit les écosystèmes. Les gens veulent une agriculture durable et saine avec des produits naturels et écologiques. Bruxelles est une ville avec une zone très rurale au-delà du ring, utilisée pour des cultures qui ne sont pas en lien avec la ville, qui ne nourrissant pas les habitants : fourrages, céréales, betterave. Le Projet veut avoir un impact pour une plus grande production alimentaire de proximité.
Partenariat
C’est un projet ambitieux grâce aux financements du FEDER et à la dynamique des partenaires. Il compte sur la commune d’Anderlecht, propriétaire des terres à Neerpede et à Vogelzang. Celle-ci fait aussi appel à des propriétaires qui veulent céder du terrain. Le projet se concentre sur la production et la transformation de produits frais. Il y a un espace test et un autre espace maraicher pour les fermiers. Dans ce dernier s’installent les personnes qui ont déjà une formation et veulent tester leurs activités sur une période de 1 à 3 ans. Elles peuvent avoir le matériel et les conseils techniques mieux que si elles commençaient toutes seules. Elles peuvent voler de leurs propres ailes là où on trouve des terrains pour qu’elles puissent s’installer de façon définitive.
Dans l’espace test ainsi que pour l’installation pérenne, il y a un appel à candidature pour de nouvelles places et un comité de sélection décide du choix des candidats. Ils peuvent alors commencer leurs activités sur le terrain. Ils ont environ 1 ha mais peuvent aussi commencer avec un demi hectare. Ces personnes ont déjà un parcours et une petite expérience. Une fois par mois, ils ont la visite d’une personne expérimentée et le Crédal vient en support pour le plan d’activité. Une autre organisation aide pour les circuits courts pour la vente.
Activités
Pour le moment, il y a 7 maraichers et 2 cultivateurs qui font des tisanes et les vendent via des herboristes et des épiceries bio. Ils sont à leur 3ème année. Tous les Samedis de mai à octobre rue du chant d’oiseaux et à Neerpede, rue du pommier, un point de vente leur permet d’écouler leurs produits. Ils font aussi des paniers pour des groupes d’achats solidaires.
C’est du maraichage diversifié qui s’étale le long de l’année. Les cultivateurs produisent des espèces plus rares avec des légumes de toutes les couleurs pour le plaisir des yeux et du gout : des choux fleurs violets, des radis blancs…Ils testent les variétés les plus adaptées à leur terrain. Ils peuvent aussi améliorer les semences.
Pour les tisanes le séchage se fait dans un séchoir, au nord de Bruxelles, en attendant de créer un séchoir sur le site. Les cultivateurs veulent aussi avoir un local à Neerpede pour le stockage et la conserverie, qu’ils peuvent louer quelques jours par mois.
Le projet s’étale sur 5 ans, il reste encore 3 ans. L’idée est de continuer avec une stratégie visant une alimentation saine, d’autres services vont se mettre en place. L’accès à la terre reste crucial.
Sur la région de Bruxelles, l’idée est de rester actif longtemps et de pérenniser le projet en ayant de nouveaux maraichers. L’investissement du FEDER consiste dans l’accompagnement et la formation. Les cultivateurs ne reçoivent pas d’argent pour leur activité. C’est un métier difficile et qui varie en fonction des saisons. Mais il y a des moyens d’alléger les difficultés en développant des circuits courts et en les élargissant grâce à l’éducation citoyenne. A la maison verte et bleue des volontaires aident à trouver des débouchés et aussi à chercher des terrains. Ils s’occupent aussi de la partie animation pour recevoir les personnes, qui viennent sur place et qui participent à un atelier. Il y a d’abord une mise à niveau puis des jeux de rôle sur comment on produit la nourriture, sur les débouchés ou sur le thème qui produit quoi à Bruxelles. Ces sont les aspects éducatifs du projet.
Il existe pas mal de petits potagers à Bruxelles. Nous on s’oriente vers des professionnels, mais l’autoproduction n’est pas négligeable et c’est important pour que les gens se rencontrent et discutent. Ils sont plus conscients de comment et où faire leurs achats. C’est un axe à poursuivre.
Animations et diffusion de l’expérience
Dimanche 10 juin, les promoteurs vont inviter le public bruxellois à découvrir le projet. Le lieu principal sera le site une ferme, encore en ruine, à côté de l’étang de Neerpede. Tous les détails sont sur le site de Bruxelles environnement (http://document.environnement.brussels/opac_css/elecfile/BRO_BoerenBxlPaysans_FR).
Il y aura des visites des installations des maraichers et des cuisiniers. Les cuisiniers utilisent les produits frais cueillis sur place. On a un accompagnement pour les personnes qui transforment et on peut faire des tests pour des nouveaux plats. On a aussi un berger qui vend de la laine tissée, par une tisserie belge. On peut acheter du fil de laine et aussi de la viande de mouton. La visite inclut celle d’un petit marché avec les légumes de Neerpede, des ateliers, des animations, des contes pour enfants, une visite des jardins… On sert des repas et il y aura des bières artisanales. Il n’est pas nécessaire de s’inscrire sauf pour le groupe qui part à bicyclette de la gare du midi.
Le Feder est le gros financeur du projet pour une période de 5 ans. Il y aura encore des bâtiments à rénover, puis il y a l’accompagnement d’un restaurateur, celui du personnel de la commune et de la ville de Bruxelles.
Les subventions agricoles pour les maraichers viennent d’un autre programme lié au FEADER (le fonds agricole). Les agriculteurs doivent présenter leur candidature.
Pour le futur
On pense que le projet constituera une sorte de modèle, au moins pour certains de ses aspects, faisant le lien entre l’urbain et le rural, entre la Flandre et la Wallonie. Du côté Brabant flamand ils veulent démarrer un projet avec de l’agriculture biologique et l’écoulement de la production par des circuits courts. Dans d’autres sites, à la périphérie de Bruxelles, ce projet intéresse de plus en plus de gens. Le projet doit respecter des critères : être équitable, autonome, durable et permettant un revenu décent aux agriculteurs.
On a vu dans les sondages une croissance de la demande de produits locaux. Les personnes veulent avoir un contact avec les producteurs.
Le prix des produits est parfois décourageant, mais l’idée du circuit court est de réduire les couts et d’avoir un produit frais vendu à sa juste valeur. Il faut limiter le gaspillage et découvrir de nouveaux gouts, sortir du confort et changer ses habitudes.
Eric Chauveheid, Vivaqua
Docteur en sciences chimiques, responsable de la qualité de l’eau.
Contrôle de l’eau potable
En ville, Vivaqua est chargée du contrôle des installations publiques et de celles qui sont chez les consommateurs. L’eau doit respecter des normes conformes à la législation sur la qualité de l’eau.
Vivaqua est producteur de l’eau potable, l’eau captée est stockée et distribuée. Elle gère les conduites et connecte les consommateurs au circuit. Elle s’occupe aussi des eaux usées les amenant vers les stations d’épuration.
Les captages sont en Wallonie à une centaine de kilomètres de la ville, du côté de Mons, de Namur et de Huy. Ce sont de grosses conduites qui conduisent l’eau à des usines de traitement. Les eaux de source n’en ont pas besoin. Vivaqua assure la régulation de la consommation. Celle-ci est faible la nuit, mais beaucoup plus importante la journée, surtout à certaines heures. Les réservoirs servent de tampon et permettent d’avoir tout le temps de l’eau au robinet.
Aspects législatifs au niveau européen
La première directive sur la qualité de l’eau date de 1980, révisée en 1988 et de nouveau en débat actuellement. Elle légifère sur les normes pour atteindre une bonne qualité de l’eau et sur les contrôles : où il faut les faire et comment. En cas de problème, il faut informer le consommateur. En cas de pollution, on peut demander une dérogation, mais on n’a jamais été confronté à une telle situation.
En 1980, l’Union Européenne établit une norme très sévère, une des plus sévères au monde, sur les pesticides. Il a fallu s’adapter. C’était un signal très fort. Les pesticides sont d’origine agricole ou proviennent de zones vertes. L’infiltration souterraine est connue de Bruxelles Environnement. Il a fallu prévoir de nouveaux traitements pour atteindre les normes exigées. En 1988, c’était plutôt le problème de la pollution au plomb, métal toxique résultant des canalisations utilisées jusqu’aux années 70. Vivaqua a enlevé tous ses branchements. Mais il reste les réseaux privés des vieilles maisons, que les propriétaires doivent encore remouvoir.
La directive cadre sur l’eau et la directive sur les eaux souterraines sont apparues plus tard, la première en 2000, la seconde en 2006. Celles sur l’eau potable sont antérieures et traitaient de la qualité de l’eau au robinet. Les nouvelles directives ont mis la pression sur les Etats membres pour réduire les pesticides et d’autres produits polluants.
Cependant, le glyphosate n’est pas un problème, il y en a peu. Aujourd’hui, on n’en trouve presque plus.
Ce dimanche au festival de Bruxelles Environnement il y aura un test pour que les consommateurs puissent comparer l’eau du robinet à une eau minérale. Le gout est une question personnelle. Ce n’est pas uniquement à Bruxelles où l’eau est bonne où la réponse est positive aux étrangers, qui posent la question sur la potabilité de l’eau. Celle-ci est difficile à maitriser dans les petites villes ou dans les villages, où le respect de la législation européenne est plus difficile. Mais c’est vrai partout en Europe.
Le gout de chlore peut paraitre désagréable, mais il est le témoin du fait qu’on n’a pas de bactéries. Le gout est plus fort quand on traite. Certaines villes en utilisent moins, ainsi que dans le nord de l’Europe, où l’eau a besoin de moins de traitement.
L’utilisation d’un appareil de filtrage n’est pas nécessaire. On ne le conseille pas. Mais libre à chacun de l’utiliser ou pas.
Epuration des eaux usées
L’action pour les eaux usées doit être accompagnée de la mise en état du réseau d’évacuation de ces eaux. Il faut qu’il soit dans le meilleur état possible pour éviter la pollution des nappes phréatiques. Vivaqua ne s’occupe que du transport des eaux usées, qui sont traitées par les stations d’épuration. Les canalisations doivent être constamment entretenues et remises en état, car elles ont en moyenne plus de 20 ans et certaines sont centenaires. Il faut sans cesse faire le diagnostic des égouts et réparer les plus défectueux.
Voici essentiellement en quoi consiste le rôle de Vivaqua.
Entrevues de Catherine Fierens (CF), coordinatrice du projet Boeren Bruxelles Paysan et de Eric Chauveheid, responsable a Vivaqua sur la Directive européenne sur l’eau et son impact en Belgique et à Bruxelles
Catherine Fierens est ingénieur architecte. Elle a travaillé sur l’urbanisme et le paysage puis sur la production alimentaire. Elle a collaboré avec un paysagiste et travaille depuis 5 ans à Bruxelles environnement, organisme chargé des questions liées à la protection de l’environnement, de l’eau et du paysage. Il y a aussi des aspects législatifs à mettre en œuvre liés à la pollution des sols, l’énergie dans les bâtiments et la gestion des espaces verts.
Pour plus d’infos : www.bruxellesenvironnement.be
Projet Boeren Bruxelles paysan
Il est né d’une coalition entre 6 partenaires : les ASBL le Début des Haricots et Terre-en-vue, la Maison verte et bleue, le Crédal, la Commune d’Anderlecht et Bruxelles Environnement. Il se positionne contre l’agriculture mondialisée, non soutenable, contre un modèle intensif qui gaspille les ressources et détruit les écosystèmes. Les gens veulent une agriculture durable et saine avec des produits naturels et écologiques. Bruxelles est une ville avec une zone très rurale au-delà du ring, utilisée pour des cultures qui ne sont pas en lien avec la ville, qui ne nourrissant pas les habitants : fourrages, céréales, betterave. Le Projet veut avoir un impact pour une plus grande production alimentaire de proximité.
Partenariat
C’est un projet ambitieux grâce aux financements du FEDER et à la dynamique des partenaires. Il compte sur la commune d’Anderlecht, propriétaire des terres à Neerpede et à Vogelzang. Celle-ci fait aussi appel à des propriétaires qui veulent céder du terrain. Le projet se concentre sur la production et la transformation de produits frais. Il y a un espace test et un autre espace maraicher pour les fermiers. Dans ce dernier s’installent les personnes qui ont déjà une formation et veulent tester leurs activités sur une période de 1 à 3 ans. Elles peuvent avoir le matériel et les conseils techniques mieux que si elles commençaient toutes seules. Elles peuvent voler de leurs propres ailes là où on trouve des terrains pour qu’elles puissent s’installer de façon définitive.
Dans l’espace test ainsi que pour l’installation pérenne, il y a un appel à candidature pour de nouvelles places et un comité de sélection décide du choix des candidats. Ils peuvent alors commencer leurs activités sur le terrain. Ils ont environ 1 ha mais peuvent aussi commencer avec un demi hectare. Ces personnes ont déjà un parcours et une petite expérience. Une fois par mois, ils ont la visite d’une personne expérimentée et le Crédal vient en support pour le plan d’activité. Une autre organisation aide pour les circuits courts pour la vente.
Activités
Pour le moment, il y a 7 maraichers et 2 cultivateurs qui font des tisanes et les vendent via des herboristes et des épiceries bio. Ils sont à leur 3ème année. Tous les Samedis de mai à octobre rue du chant d’oiseaux et à Neerpede, rue du pommier, un point de vente leur permet d’écouler leurs produits. Ils font aussi des paniers pour des groupes d’achats solidaires.
C’est du maraichage diversifié qui s’étale le long de l’année. Les cultivateurs produisent des espèces plus rares avec des légumes de toutes les couleurs pour le plaisir des yeux et du gout : des choux fleurs violets, des radis blancs…Ils testent les variétés les plus adaptées à leur terrain. Ils peuvent aussi améliorer les semences.
Pour les tisanes le séchage se fait dans un séchoir, au nord de Bruxelles, en attendant de créer un séchoir sur le site. Les cultivateurs veulent aussi avoir un local à Neerpede pour le stockage et la conserverie, qu’ils peuvent louer quelques jours par mois.
Le projet s’étale sur 5 ans, il reste encore 3 ans. L’idée est de continuer avec une stratégie visant une alimentation saine, d’autres services vont se mettre en place. L’accès à la terre reste crucial.
Sur la région de Bruxelles, l’idée est de rester actif longtemps et de pérenniser le projet en ayant de nouveaux maraichers. L’investissement du FEDER consiste dans l’accompagnement et la formation. Les cultivateurs ne reçoivent pas d’argent pour leur activité. C’est un métier difficile et qui varie en fonction des saisons. Mais il y a des moyens d’alléger les difficultés en développant des circuits courts et en les élargissant grâce à l’éducation citoyenne. A la maison verte et bleue des volontaires aident à trouver des débouchés et aussi à chercher des terrains. Ils s’occupent aussi de la partie animation pour recevoir les personnes, qui viennent sur place et qui participent à un atelier. Il y a d’abord une mise à niveau puis des jeux de rôle sur comment on produit la nourriture, sur les débouchés ou sur le thème qui produit quoi à Bruxelles. Ces sont les aspects éducatifs du projet.
Il existe pas mal de petits potagers à Bruxelles. Nous on s’oriente vers des professionnels, mais l’autoproduction n’est pas négligeable et c’est important pour que les gens se rencontrent et discutent. Ils sont plus conscients de comment et où faire leurs achats. C’est un axe à poursuivre.
Animations et diffusion de l’expérience
Dimanche 10 juin, les promoteurs vont inviter le public bruxellois à découvrir le projet. Le lieu principal sera le site une ferme, encore en ruine, à côté de l’étang de Neerpede. Tous les détails sont sur le site de Bruxelles environnement (http://document.environnement.brussels/opac_css/elecfile/BRO_BoerenBxlPaysans_FR).
Il y aura des visites des installations des maraichers et des cuisiniers. Les cuisiniers utilisent les produits frais cueillis sur place. On a un accompagnement pour les personnes qui transforment et on peut faire des tests pour des nouveaux plats. On a aussi un berger qui vend de la laine tissée, par une tisserie belge. On peut acheter du fil de laine et aussi de la viande de mouton. La visite inclut celle d’un petit marché avec les légumes de Neerpede, des ateliers, des animations, des contes pour enfants, une visite des jardins… On sert des repas et il y aura des bières artisanales. Il n’est pas nécessaire de s’inscrire sauf pour le groupe qui part à bicyclette de la gare du midi.
Le Feder est le gros financeur du projet pour une période de 5 ans. Il y aura encore des bâtiments à rénover, puis il y a l’accompagnement d’un restaurateur, celui du personnel de la commune et de la ville de Bruxelles.
Les subventions agricoles pour les maraichers viennent d’un autre programme lié au FEADER (le fonds agricole). Les agriculteurs doivent présenter leur candidature.
Pour le futur
On pense que le projet constituera une sorte de modèle, au moins pour certains de ses aspects, faisant le lien entre l’urbain et le rural, entre la Flandre et la Wallonie. Du côté Brabant flamand ils veulent démarrer un projet avec de l’agriculture biologique et l’écoulement de la production par des circuits courts. Dans d’autres sites, à la périphérie de Bruxelles, ce projet intéresse de plus en plus de gens. Le projet doit respecter des critères : être équitable, autonome, durable et permettant un revenu décent aux agriculteurs.
On a vu dans les sondages une croissance de la demande de produits locaux. Les personnes veulent avoir un contact avec les producteurs.
Le prix des produits est parfois décourageant, mais l’idée du circuit court est de réduire les couts et d’avoir un produit frais vendu à sa juste valeur. Il faut limiter le gaspillage et découvrir de nouveaux gouts, sortir du confort et changer ses habitudes.
Eric Chauveheid, Vivaqua
Docteur en sciences chimiques, responsable de la qualité de l’eau.
Contrôle de l’eau potable
En ville, Vivaqua est chargée du contrôle des installations publiques et de celles qui sont chez les consommateurs. L’eau doit respecter des normes conformes à la législation sur la qualité de l’eau.
Vivaqua est producteur de l’eau potable, l’eau captée est stockée et distribuée. Elle gère les conduites et connecte les consommateurs au circuit. Elle s’occupe aussi des eaux usées les amenant vers les stations d’épuration.
Les captages sont en Wallonie à une centaine de kilomètres de la ville, du côté de Mons, de Namur et de Huy. Ce sont de grosses conduites qui conduisent l’eau à des usines de traitement. Les eaux de source n’en ont pas besoin. Vivaqua assure la régulation de la consommation. Celle-ci est faible la nuit, mais beaucoup plus importante la journée, surtout à certaines heures. Les réservoirs servent de tampon et permettent d’avoir tout le temps de l’eau au robinet.
Aspects législatifs au niveau européen
La première directive sur la qualité de l’eau date de 1980, révisée en 1988 et de nouveau en débat actuellement. Elle légifère sur les normes pour atteindre une bonne qualité de l’eau et sur les contrôles : où il faut les faire et comment. En cas de problème, il faut informer le consommateur. En cas de pollution, on peut demander une dérogation, mais on n’a jamais été confronté à une telle situation.
En 1980, l’Union Européenne établit une norme très sévère, une des plus sévères au monde, sur les pesticides. Il a fallu s’adapter. C’était un signal très fort. Les pesticides sont d’origine agricole ou proviennent de zones vertes. L’infiltration souterraine est connue de Bruxelles Environnement. Il a fallu prévoir de nouveaux traitements pour atteindre les normes exigées. En 1988, c’était plutôt le problème de la pollution au plomb, métal toxique résultant des canalisations utilisées jusqu’aux années 70. Vivaqua a enlevé tous ses branchements. Mais il reste les réseaux privés des vieilles maisons, que les propriétaires doivent encore remouvoir.
La directive cadre sur l’eau et la directive sur les eaux souterraines sont apparues plus tard, la première en 2000, la seconde en 2006. Celles sur l’eau potable sont antérieures et traitaient de la qualité de l’eau au robinet. Les nouvelles directives ont mis la pression sur les Etats membres pour réduire les pesticides et d’autres produits polluants.
Cependant, le glyphosate n’est pas un problème, il y en a peu. Aujourd’hui, on n’en trouve presque plus.
Ce dimanche au festival de Bruxelles Environnement il y aura un test pour que les consommateurs puissent comparer l’eau du robinet à une eau minérale. Le gout est une question personnelle. Ce n’est pas uniquement à Bruxelles où l’eau est bonne où la réponse est positive aux étrangers, qui posent la question sur la potabilité de l’eau. Celle-ci est difficile à maitriser dans les petites villes ou dans les villages, où le respect de la législation européenne est plus difficile. Mais c’est vrai partout en Europe.
Le gout de chlore peut paraitre désagréable, mais il est le témoin du fait qu’on n’a pas de bactéries. Le gout est plus fort quand on traite. Certaines villes en utilisent moins, ainsi que dans le nord de l’Europe, où l’eau a besoin de moins de traitement.
L’utilisation d’un appareil de filtrage n’est pas nécessaire. On ne le conseille pas. Mais libre à chacun de l’utiliser ou pas.
Epuration des eaux usées
L’action pour les eaux usées doit être accompagnée de la mise en état du réseau d’évacuation de ces eaux. Il faut qu’il soit dans le meilleur état possible pour éviter la pollution des nappes phréatiques. Vivaqua ne s’occupe que du transport des eaux usées, qui sont traitées par les stations d’épuration. Les canalisations doivent être constamment entretenues et remises en état, car elles ont en moyenne plus de 20 ans et certaines sont centenaires. Il faut sans cesse faire le diagnostic des égouts et réparer les plus défectueux.
Voici essentiellement en quoi consiste le rôle de Vivaqua.