II- Un Déconfinement Progressif (2)

Dans une entrevue de la directrice du Fonds Monétaire International (FMI), Kristina Georgieva, « la situation dans beaucoup de pays est devenue insoutenable », dit-t-elle. Le Fonds va revoir leurs capacités pour les aider dans cette crise exceptionnelle. Peut-être que les organisations internationales vont être secouées par cette situation et vont changer leur discours à l’égard des pays pauvres. Ils préconisent une coopération pour le matériel sanitaire et pour l’alimentation. Mais les systèmes de ces pays ne peuvent répondre dans aucun de ces domaines. Il s’agit de pays importants comme le Brésil ou l’Indonésie, qui n’arrivent plus à s’en sortir avec un nombre de morts considérable sur les bras. Le pouvoir mondial est monétaire et beaucoup de pays se retrouvent avec des monnaies faibles et en défaut de paiement. La crise sanitaire s’ajoute à la crise financière déjà existante. On peut voir l’effondrement financier d’un pays comme le Liban, dont la livre a dévalué des trois quarts en quelques mois.

« la situation dans beaucoup de pays est devenue insoutenable »

Selon les institutions internationales, il y a plus de 5 milliards de personnes sous pression, surtout des femmes et des enfants qui se trouvent dans des difficultés terribles. La globalisation ne fait que renforcer cette tendance surtout dans les pays asiatiques. Ces institutions ne nous promettent pas de changements sensibles. Il n’y aura pas de cadeaux des détenteurs du pouvoir, qui contrôlent les bourses mondiales. Que feront les citoyens ? Auront-ils la capacité de provoquer un changement ?

Entretemps, ce sont les multinationales qui en profitent. Prenez l’exemple d’Amazone, son activité a connu un boum pendant cette période. Les Etats n’ont que très peu d’emprise sur cette richesse créée qui échappe à toute fiscalité, à moins qu’au niveau mondial tous se mettent d’accord.

Il en est de même pour les GAFAM (google, facebook, amazone et microsoft), dont on dépend pour de nombreuses activités. Ils pompent la richesse et ne la redistribue pas. Ces géants sont deux fois moins taxés en moyenne que les entreprises (9% de taux moyen d’imposition contre 23% pour les autres). Les bénéfices de ces entreprises sont facilement transférables vers des pays où ils sont moins taxésxxii. La Commission européenne a présenté un projet de taxation, mais certains Etats membres refusent de peur que ces entreprises ne se délocalisent. La commissaire Verstager n’arrivera à imposer une taxe sur les GAFA qu’en novembre 2020, sans que le montant soit réellement proportionnel à leurs activités.

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