II- Un Déconfinement Progressif (16)

Cette crise est aussi la crise du livre. J’y suis assez sensible à cause de l’importance que je leur accorde.

Pour les éditeurs, la crise du covid est une catastrophe. En France, une majorité d’éditeurs auront perdu entre 20 et 40% de leur chiffre d’affaires, en Belgique 25 à 65%. Comment relancer la machine ? Ils proposent une vaste campagne nationale vraiment ambitieuse avant l’été en utilisant tous les médias, en particulier la télé. En Belgique, un des moyens à l’étude est le chèque-livre pour aider les libraires, les éditeurs mais aussi les auteurs. « On a distribué des masques, pourquoi pas des chèques-livres ? » dit Pierre Dutilleul, du Syndicat national de l’éducation en France. xxxv

Pour encourager les libraires, il faut aussi contourner Amazone et acheter les livres près de chez soi, afin de sauvegarder les librairies de quartier.

Pour encourager les libraires, il faut aussi contourner Amazone et acheter les livres près de chez soi, afin de sauvegarder les librairies de quartier.

Et les vacances !

On n’est pas encore sorti du confinement que les Belges se demandent ce qu’ils vont faire cet été. Naturellement pas tous, plutôt les privilégiés ! La crise est passée par là et a réduit les moyens de beaucoup d’entre eux. Chômage, baisse ou absence de revenus, baisse ou disparition de l’épargne. Dans toutes ces situations la question n’est pas pertinente. Elle est même indécente pour certains.

Les Belges effectuent environ 6 millions de voyages par an, dont 80% à l’étranger. Il faut aussi compter le demi-million de touristes qui viennent en Belgique. Pour cet été, la donne est bouleversée. Les Belges qui ne partiront pas à l’étranger compenseront probablement les touristes qui ne viendront pas. Les spécialistes du secteur prévoient une saturation de la côte belge, mais aussi que beaucoup resteront sans doute chez eux par crainte de la contamination
ou par manque de moyens financiers. Ils estiment aussi que les capacités hotellières ou les locations de résidence n’ont pas atteint leur maximum. Ils restent entre 50 et 72%. Ils conseillent un étalement des séjours. Ils prévoient aussi que les périodes de location seront plus courtes. Pour la Wallonie, la crise pourrait se transformer en chance avec un afflux de touristes belges. Les attractions telles que Pairi Daiza, la plus importante du pays, devra contingenter les entrées, les autres parcs d’attraction aussi.

Qu’en est-il du télétravail ?

Toujours dans cette rétrospective que j’entreprends sur la période de confinement, et afin de voir comment sera le futur, je vois qu’une enquête a été entreprise par le journal L’Obs xxxvi sur la manière dont les personnes ont vécu le télétravail et sur ce qu’elles pensent de son devenir. Il y a ceux qui sont pour et ceux qui sont contre.

avant le télétravail était un privilège et parfois confondu avec farniente…

Quelques 5 millions de Français et des centaines de milliers de belges ont été précipités dans le télétravail par la crise sanitaire et ne sont pas près d’en sortir. Une étude de l’IFOP pour la fondation Jean Jaurès montre que pendant cette crise, 64 % des Français travaillent, dont 30 % sont des télétravailleurs. Auparavant, le télétravail ne représentait que 5 à 15 % des salariés. C’est donc une pratique qui a réussi à s’étendre très vite, à l’aide des moyens technologiques.

Alors qu’avant le télétravail était un privilège et parfois confondu avec farniente ; enfin, vu par ceux qui voulaient en bénéficier mais ne le pouvaient pas. Maintenant qu’il concerne beaucoup de personnes, un tiers d’entre elles se dit stressé et 45% estiment passer plus de temps qu’avant à travailler. Sans compter qu’ils ont du mal à se déconnecter le soir. Sans doute dans le futur, au bureau, les réunions virtuelles seront la norme et les rencontres physiques l’exception. Les habitudes vont changer. Les responsables s’habitueront à ne plus avoir sous la main leurs employés. Ils les surveilleront surement de loin. On avait déjà parlé des logiciels d’espionnage des salariés.

Pages : 1 2 3

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *