II- Un Déconfinement Progressif (16)

Avant le Covid-19, les employeurs étaient réticents à mettre en place le télétravail en raison d’un manque de confiance envers les salariés, qui selon eux, ne travailleraient jamais suffisamment. Beaucoup de salariés n’avaient pas d’outils donnés par l’entreprise, de coin aménagé chez eux. Ils ont dû adapter leur espace. S’ils sont deux dans un appartement, alors chacun aura son coin. Beaucoup aussi ont travaillé avec les enfants à la maison. Les employeurs n’en ont pas tenu compte dans le rendement exigé. On a parlé de congé corona, mais il a été rarement demandé et comme on l’a déjà dit c’est un luxe.

Si le télétravail aide les entreprises à survivre et maintient un lien social artificiel, il possède intrinsèquement des modalités délétères. Le télétravail fait entrer le travail dans le domicile. « Le télétravail est nécessaire, mais attention : il implique une déshumanisation », affirment les auteurs de l’enquête. On perd l’un des ressorts essentiels du travail, qui est de créer du lien social.

Déjà avant le Covid, on avait tendance à être connecté en permanence à nos téléphones, à travailler tard le soir, à rallumer l’ordinateur une fois les enfants couchés. Cette tendance s’accélère. Le travail se superpose à la vie quotidienne, comme en témoignent sur les vidéos les enfants qui surgissent lors de visioconférences. Or, cette séparation du temps est indispensable pour que le travail soit le moins aliénant possible.

C’est aussi vrai pour l’enseignement, qui pendant cette période s’est souvent pratiqué à distance. Cette enquête attire notre attention sur les avantages du télétravail, mais aussi sur les pièges qu’il renferme.

Revenons aux faits quotidiens du quartier. Je ne résiste pas à rapporter un incident qui a eu lieu hier à Saint Gilles. Une jeune femme a été victime d’agression dans la rue : menace de viol, de mutilation et pour finir l’individu a enfoncé violemment son index entre ses deux yeux. Elle est restée sous le choc. Elle a porté plainte au commissariat de Saint Gilles. Très mal reçue, on lui a donné des renseignements contradictoires. La policière a finalement lâché : « Vous n’êtes pas la seule. Vous êtes à Bruxelles. C’était juste un con ! ». Autrement dit, les policiers ont d’autres chats à fouetter que de courir derrière des voyous. Il lui restait à relater l’incident sur facebook. C’est une situation qu’il faut urgemment changer : plus de sécurité pour les femmes dans la rue est nécessaire !

Affiche d’une campagne française de prévention contre les agressions sexuelles exposée dans le métro parisien en novembre 2017

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