Lundi 13 avril
Déjà quatre semaines de confinement ! On entend de temps à autre les sirènes des ambulances qui passent.
Je lisais un article d’Eduardo Perandi qui disait que le virus est très sélectif : Aux Etats Unis la proportion de noirs et de latinos atteints sont plus nombreux. A Chicago, 70% des morts sont des noirs, alors qu’ils représentent moins de 30% de la population de cette ville. Dans les quartiers pauvres, la probabilité de mourir est double par rapport aux habitants d’autres quartiers. Evidemment les risques de contagion sont plus élevés quand les conditions d’habitation, d’alimentation et de santé sont plus précaires. Cet auteur ajoute que « Le virus n’est pas démocratique…il reproduit toutes les inégalités visibles dans les sociétés ».
J’ai écouté une nouvelle à peine croyable : les Etats Unis ont confisqué pour leur pays des respirateurs et des masques déjà achetés par le Paraguay, le Brésil et l’Allemagne. C’était sur le tarmac d’un aéroport en Chine.
En France, il a été décidé de maintenir le confinement jusqu’à mi-mai. Je pense qu’en Belgique ils vont aussi prolonger. Il faut se préparer pour quatre semaines encore et s’habituer à cette idée, organiser ses activités et tenir le coup.
C’est une des raisons qui font que les rencontres virtuelles sur les plateformes se multiplient. C’est un nouveau mode de rapports sociaux. Réservé au début à ceux qui font du télétravail, ilse généralise et touche presque tout le monde.
La pandémie commence aussi à provoquer des ruptures de l’approvisionnement dans les circuits alimentaires et industriels. Beaucoup d’entreprises dépendent de l’extérieur pour leurs matières premières et leurs pièces détachées. Une fois que l’approvisionnement s’arrête c’est toute la chaîne qui est bloquée. Boeing et Airbus ont arrêté leur production, mettant à l’arrêt les usines de leurs fournisseurs en amont.
C’est le cas pour le circuit de viande aux Etats Unis. Une des usines les plus importantes a vu une partie de ses travailleurs atteints du covid. Elle a dû fermer. Elle va être désinfectée et reprendre son activité. La situation est aussi grave pour le lait. Les producteurs ont perdu une partie de leurs débouchés avec la fermeture des écoles, des cantines et des restaurants. Les agriculteurs sont obligés de jeter leur lait en attendant de trouver d’autres solutions.
En France, il y a des craintes de rupture des circuits de vente. Certains secteurs sont très touchés comme les vins et alcools, salades, confiseries, sandwiches… Tout ce qui est lié à la préparation par des traiteurs ou par des snacks. Les récoltes de légumes, de fraises et d’autres fruits risquent d’être profondément perturbées. Certaines risquent d’être perdues en l’absence de travailleurs saisonniers, des migrants pour la plupart, qui ne peuvent plus traverser les
frontières. Des solutions sont trouvées dans certains cas, mais on est loin de répondre aux besoins.
Si certains secteurs ont des problèmes pour s’adapter, des entreprises opèrent leur reconversion vers des produits nécessaires dans l’immédiat. Le secteur textile s’est mis àproduire des masques et des vêtements pour les personnel médical et paramédical.
Ce qu’on craint le plus et des psychologues commentent dans les médias, c’est une dépression collective. Les personnes se plaignent de malaises et de tristesse du fait de ne pas pouvoir faire leur vie normale : se déplacer, voyager, voir les amis et la famille. L’être humain n’est pas fait pour vivre enfermé, limitant ses contacts et évitant systématiquement les autres.
Si les personnes qui vivent seules ressentent plus vivement leur solitude, les couples et les familles avec des enfants doivent faire face aux problèmes de la vie en commun. Ils doivent organiser l’espace commun et le temps pour pouvoir faire face aux incompatibilités qui surgissent et éviter violences et conflits.