Mardi 28 avril
Changement de temps, aujourd’hui vent et pluie ; c’était nécessaire après cette longue période
sèche.
Discours de haine
Les autorités européennes se préoccupent de l’augmentation de discours qui charrient la haine. Une étude de la Commission européenne va analyser ces discours, leurs formes de dissémination et leurs audiences. Ils couvrent aussi bien le discours raciste que le discours sexiste contre les femmes, qu’il s’agisse de femmes en général ou en utilisant le prétexte d’une religion qu’elle soit musulmane ou juive.
Il semble que la pandémie a encouragé ce type de discours. On voit des mouvements populistes se saisir de cette occasion pour pointer du doigt des groupes minoritaires, tels que les migrants. Selon cette étude, 75% des Polonais, surtout des jeunes, sont contre l’installation de migrants chez eux. La Commission européenne compte mobiliser des moyens pour contrer ces discours et diffuser plus d’informations sur la réalité de la situation des migrants et d’autres personnes discriminées.
Déconfinement en France
Plusieurs pays européens commencent à déconfiner. Voyons ce qui se passe en France. D’après l’Obs, l’ouverture des commerces est annoncée, celles des crèches, par groupe de 10 enfants, puis suivront les classes maternelles et élémentaires sur la base du volontariat. Pour les collèges et les lycées ce sera à partir du 18 mai, en limitant à 15 le nombre d’élèves par classe, le tout avec des masques et la distanciation. Les directeurs d’école sont désorientés. Ils
ne savent plus comment s’organiser pour appliquer de telles mesures. Ils affirment que c’est un casse-tête, en Belgique aussi. On entend leurs protestations à la télé.
La France veut assurer la fourniture suffisante de masques, 100 000 tests par jour et le traçage des malades ; moyens pour limiter la transmission.
Les déplacements à plus de 100 km sont interdits et les rassemblements de plus de 10 personnes. Il faudra attendre le 2 juin pour voir s’il y aura des changements.
D’autres pays prennent des mesures semblables.
Pour certains, le déconfinement attendra. Les autorités ne veulent pas prendre le risque de se précipiter, ni de laisser l’économique primer sur l’humain.
La pandémie continue de sévir partout.
Au Liban, malgré les restrictions, les manifestants sont de nouveau descendus dans la rue. C’est la suite du mouvement social, qui a soulevé le pays depuis octobre 2019. Les jours précédents, ils ont défilé en voiture. Des incidents violents ont eu lieu dans le nord du pays, à Tripoli. L’armée a dû disperser les manifestants de façon musclée. Résultats : plusieurs blessés et un mort. Aujourd’hui, des rassemblements nocturnes ont lieu à travers le pays. La population est excédée. La plupart des gens n’ont pas de travail et ceux qui en ont un ne gagnent pas assez pour nourrir leur famille. « C’est la révolution de la faim ! » clament les manifestants. La dévaluation de la livre libanaise est galopante : de 1500 LL pour un $ en septembre 2019, elle est passée à 4000 LLxvii. Tous les prix ont augmenté et les familles ne s’en sortent plus. Elles tombent dans la pauvreté, sans pouvoir compter sur aucune aide.
Les Chiliens sont aussi descendus dans la rue… dans d’autres pays aussi, comme l’Irak et l’Algérie.
Je voudrais citer l’éditorial de Beatrice Delvaux dans Le Soir d’aujourd’hui : « Des discours confus mais aussi hypocrites, un retard peu compréhensible dans la concrétisation des objectifs, depuis des semaines, voire une incapacité à passer à l’acte, donnent une impression de chaos ». Elle poursuit : « L’impuissance du politique dans cette crise est à l’évidence liée à la nature du fléau qui frappe nos pays et aux coupes budgétaires effectuées au fil des années.
Mais elle rejoint aussi la paralysie structurelle qui semble s’être emparée de nos démocraties face aux défis posés par le climat, la migration ou les inégalités ».