Vendredi 1er mai
C’est le premier mai, la commémoration des luttes ouvrières de ceux qui sont morts pour avoir du travail et des horaires décents. C’est aussi le temps du muguet et des amoureux.
J’ai regardé sur internet le premier mai virtuel, organisé par les syndicats au niveau mondial. C’est exceptionnel d’avoir une commémoration qui rassemble les syndicats de tous les pays. Cela n’empêche pas des discours adaptés à la situation de chacun des pays. Les manifestations ce sera pour une autre année. A suivre ces transmissions on peut mieux voir ce qui se passe tout autour de nous. Le monde est devenu un village. Les préoccupations sont assez semblables : partout les travailleurs demandent que leurs employeurs leur fournissent les conditions pour qu’ils puissent travailler sans être contaminés et qu’il y ait plus de tests disponibles. Ils sont prêts à maintenir les chaines d’approvisionnement, en particulier pour les produits de base. La crainte du chômage et de la perte d’emplois sont les soucis qui prédominent.
Les syndicats ont rendu hommage à ceux qui travaillent dans le secteur de la santé et à ceux qui ont déjà payé de leur vie les services rendus aux malades. « We are all together in this » (Nous sommes embarqués tous ensemble). Une de leurs représentantes insiste : “Notre travail n’est pas reconnu”. Celui des travailleurs sociaux non plus et de bien d’autres professions.
Il y a aussi la lutte de ceux qui ne sont pas entendus et qui sont réprimés, en Iran, au Chili, à Hong Kong, au Liban, en Irak, en Algérie … Il y aussi les pays où on ne peut pas manifester tellement la répression est forte. Ils ont passé des images des lourdes confrontations avec la police et l’armée dans certains pays. Il y a aussi ceux qui continuent à lutter pour le respect des droits syndicaux : les travailleurs des usines de coca-cola aux Philippines et en Indonésie, les ouvriers de Flomar en Turquie et tant d’autres dont on n’a pas parlé.
Dans le cadre de cette journée, une émission est dédiée aux femmes. Elles ont un discours différent. Elles ne restent pas dans les généralités. Elles parlent d’elles-mêmes, de leur vie, de leurs expériences. Les violences qu’elles subissent et les conditions difficiles de travail reviennent au premier plan. Il y a un long reportage sur la lutte des femmes de Glasgow pour l’égalité salariale, en 2018. Une lutte qui a duré plus d’une décennie. « Si c’est à refaire, je le ferai » dit l’une d’entre elles.
Encore un signe de solidarité ! le service citoyen des jeunes.
Des jeunes, sans emploi et sans activité se sont portés volontaires, dans une maison de retraite, dans un centre de soin, ou pour distribuer des plats aux nécessiteux. Ils savent qu’ils prennent des risques mais ils sont fiers de le faire et contents de se rendre utile.
Souvent enfermés, les pensionnaires des maisons de retraite se mourraient, certains ont même cessé de manger. Les jeunes sont venus les promener, leur cueillir des fleurs, leur chanter des chansons. Avec cette gentillesse, ils reprennent vie ! Ces personnes âgées sont les sacrifiés de la pandémie.