Progression de la pandémie (35)

Samedi 2 mai

On est loin d’en finir avec le virus. Si le déconfinement commence ou a déjà commencé dans beaucoup de pays, tous prédisent une longue période où il faudra prendre des précautions personnelles et collectives. Sur certaines chaines de télé les autorités disent envisager que cette période s’allonge jusqu’au 18 de ce mois. Tous attendent un remède ou un vaccin.

Entretemps, les gens vaquent à leurs occupations. Très peu ont des masques. On ne parle que du confinement et du corona dans les conversations. La fille d’une amie, une antifasciste portugaise, lui a demandé si on peut comparer le confinement à la situation qu’elle a vécu pendant la clandestinité, sous le régime salazariste. Elle a fait la distinction entre le confinement volontaire, choisi pour atteindre un objectif et celui imposé pour des raisons sanitaires pour protéger sa santé et celle des autres. Elle trouve quand même des similitudes comme l’isolement, le manque de contact avec la famille ou la modification du rythme de vie, qui doit conduire à s’imposer une discipline et une organisation du temps. Contrairement à un isolement sans possibilité d’informations du temps de la clandestinité, maintenant on est inondé d’infos et il y a toutes sortes d’occupations pour passer le temps, y compris celles de poursuivre une activité professionnelle ou des études.

Samedi soir ! Pour beaucoup de jeunes c’est le jour de sortie. Comment faire pendant le confinement ? En Allemagne, un concert s’est organisé sur un parking, un drive-in rempli de voitures. Les jeunes dansaient dans leur voiture, enfin comme ils le pouvaient. Ils chantaient et hurlaient en brandissant toutes sortes d’objets aux fenêtres. Une forme de s’adapter au changement. On en verra beaucoup d’autres. On sera surpris.

Dilemme des parents : maison ou garderie

Les garderies ont ouvert pour un nombre plus élevé d’enfants, alors que celui-ci était resté limité. Elles avaient été réservées aux enfants du personnel de santé ou des postes socialement indispensables. L’envoi des petits est sur une base volontaire. De toute façon, les garderies ne pourront pas les accueillir tous. Les parents veulent reprendre leur rythme de travail ou de télétravail, mais ils ont des craintes. Ils ne peuvent pas non plus les laisser chez les grands
parents, personnes à risque et les nounous sont un budget, le plus souvent, inaccessible. Les plus démunis ne se posent pas la question, ils n’ont pas le choix. Les inégalités transparaissent à tous les niveaux.

Concrètement, comment les petits pourraient-t-ils comprendre les distances ? Le fait qu’on les accueille avec des masques, qu’on ne les serre plus dans les bras, qu’on ne leur marque pas les signes d’affection habituels ? Comment joueront-t-ils ensemble sans s’approcher et se toucher ? Les maitresses se préparent. L’une d’entre elles prévoit des petites tentes pour leur apprendre les distances. Les enfants peuvent choisir trois jeux par demi-journée. Ceux-ci seront ensuite désinfectés.

Les maitresses doivent revenir en arrière sur tout ce qu’elles ont enseigné aux petits de valeurs de partage et de coopération. Plein de conseils sont donnés aux parents pour occuper leurs enfants. Au moins, en Belgique, les gens peuvent sortir de chez eux le temps qu’ils veulent, on n’a pas des restrictions aussi dures que dans d’autres pays.

Cette ambiance de confinement crée un stress pour tous. Les personnes ne sont pas prêtes à la surmonter. Beaucoup la ressente dans leur corps : problèmes digestifs, de peau, maux de tête, insomnies, cauchemars etc.

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