Mardi 2 juin
Partout, le déconfinement se poursuit.
En France : la limite des 100 km permise pour se déplacer est supprimée, réouverture des lycées, des cafés-restaurants et des parcs. Le gouvernement donne son feu vert à la levée de nombreuses restrictions pour la phase II du déconfinement à compter de ce mardi 2 juin, mais avec une plus grande prudence en Ile-de-France. Les musées et les monuments ouvrent aussi avec des restrictions des entrées, ainsi que les piscines, salles de sport et salles de spectacle, sauf les cinémasxlii. Les lycées vont rouvrir dans tous les départements classés verts, c’est-àdire sur tout le territoire à l’exception de l’Ile-de-France.
En Belgique : Les lycéens vont progressivement retrouver les salles de classe à partir du 2 juin. Ce sera le 8 juin pour les cafés et les restos. Le secteur du tourisme, durement touché par la crise du coronavirus et le confinement, va pouvoir lui aussi respirer.
Les règles sont nombreuses : pas plus de dix personnes par table, une distance minimale d’un mètre entre les tables, une circulation organisée à l’intérieur des établissements pour garder les distances, pas de consommation debout dans les bars et port du masque obligatoire pour l’ensemble du personnel, en salle et en cuisine, ainsi que pour les clients lorsqu’ils se déplacent, par exemple, pour aller aux toilettes. Reste à voir comment ces règles seront appliquées. Une question reste posée par les responsables du secteur de la restauration : survivront-ils avec une telle limitation du nombre de places ?
Déjà la bulle à quatre personnes a depuis longtemps éclaté : barbecue dans les jardins, rassemblements dans les parcs ou devant les cafés. Elle s’est désintégrée avant même que les autorités ne décident de l’élargir. De toute façon, si les enfants vont à l’école comment imposer des restrictions au sein des familles ?
Les frontières seraient ouvertes à partir du 15 juin et les vols commerciaux, à partir du 26 juin, seulement pour des voyages au sein de l’UE.
L’ouverture des frontières cause une grande confusion au sein de l’UE. Chaque pays décide unilatéralement sans même consulter les autres, au grand dam de la Commissaire européenne. Certains pays ont fait une bulle comme la Slovénie, la Hongrie et la Tchéquie.
Résultat de cette confusion : à la frontière belge, ceux qui voulaient aller en France ont fait demi-tour, malgré l’affirmation du Ministre des Affaires étrangères belge, faite la veille, disant que les personnes pouvaient traverser la frontière. Mais il n’avait pas consulté son homologue français.
Ici en Belgique, on va sortir de cette bulle des quatre personnes. Alors combien ? On veut se baser sur la liberté individuelle et on évoque au niveau politique la « responsabilisation » des citoyens. Des consignes vont être données, toujours les mêmes pour les gestes barrières, mais aucun chiffre ne sera fixé pour le moment. Par la suite aux nouvelles à la télé, une précision est donnée : on passe à la bulle de 10 personnes. Avec ce chiffre, peut-on dire que c’est une bulle ?
Ce passage d’une bulle à l’autre mérite le commentaire d’un journaliste : « On regrette déjà la phase 2 du déconfinement. La bulle de quatre faisait le bonheur des amateurs d’équations tordues : quatre personnes toujours les mêmes et vice-versa. Avec dix, dix personnes au moins sur une semaine, puis dix autres la semaine suivante… ». Cela fait beaucoup. Le décompte final va être difficile.
Malgré ce semblant de retour à la vie normale, la vie ne sera plus jamais comme avant !
Que dire de la terrible situation des migrants au frontières de l’Europe ?
Quelques images furtives à la télé montrent des jeunes venus gagner leur pain dans ce mirage européen, qui s’agglutinent à la frontière hongroise. Ils vivent dans une situation d’insalubrité indescriptible, dans des maisons abandonnées. Ils sont livrés à eux-mêmes dans le froid et la neige et ils ont faim. Ils attendent que les portes du paradis s’ouvrent. Mais les Hongrois l’ont déjà dit. Ils n’ouvriront pas leurs portes.
Avec cette crise sanitaire, les conditions ont empiré, les migrants ne reçoivent plus aucun appui, aucune aide d’organisations humanitaires. Celles-ci sont occupées ailleurs avec les démunis de leur propre société.
Jusqu’à quand ces images vont-elles nous hanter ? Est-il possible que ces quelques milliers de personnes, qui ont subi la guerre et supporté tant de souffrances chez eux, puissent être rejetés de la sorte et abandonnés par tous ? Pourtant, tout le monde le sait. Il y a un besoin urgent en main d’œuvre. Des récoltes ont pourri sur place faute d’avoir été ramassées par des travailleurs saisonniers d’origine étrangère.
Il est urgent de remédier à de telles situations, indignes de pays qui se réclament des droits de l’homme, mais leur tournent le dos quand il faut les appliquer sur leur propre territoire.