III-ON RECONFINE (7)

83 millionnaires veulent payer plus de taxes pour aider l’économie lxiii

C’est une idée à laquelle on ne s’attendait pas de la part de millionnaires. Mais 83 d’entre eux ont pourtant appelé ce lundi à taxer davantage les personnes les plus riches au monde. Ils ajoutent : « immédiatement » et « de manière permanente ». Il s’agit de contribuer à la reprise après la lourde crise générée par la pandémie de coronavirus. Ils pensent qu’ils ont un rôle à jouer. On retrouve parmi eux le cofondateur du géant des glaces Ben & Jerry’s, Jerry Greenfield, ou le réalisateur britannique Richard Curtis. « Les chefs de gouvernement doivent prendre la responsabilité de lever les fonds dont nous avons besoin et les dépenser équitablement pour financer adéquatement nos systèmes de santé, les écoles et la sécurité via une augmentation permanente des taxes sur les plus fortunés de la planète, des gens comme nous », poursuivent-ils.

Depuis des années, des milliardaires tels que Warren Buffett et Bill Gates demandent à être taxés davantage. Il y a un an déjà, un petit groupe de milliardaires américains, dont George Soros, le cofondateur de Facebook Chris Hughes et des héritiers des empires Hyatt et Disney, avaient publié une lettre pour soutenir l’idée d’un impôt sur la fortune.

On peut se demander ce qu’attendent les gouvernants pour le faire. Le feront-ils ? On peut avoir quelques doutes.

Revenons aux écrivains et à la poésie

Un nouveau livre d’Asli Erdogan « Requiem pur une ville perdue » lxiv, composé de 17 textes : poésies, essais, philosophie, réflexions. L’autrice y exprime sa mélancolie, la solitude de l’écrivain devant sa feuille blanche, ses souvenirs. Aslı Erdoğan dévoile le « ressouvenir absolu de son existence tendue depuis toujours vers la nécessité d’écrire ». Car, dit-elle, “écrire c’était pour que mes mains puissent toucher l’invisible dans tout ce qui se voit”. Elle révèle l’image de sa mère et en arrière-plan le Galata, son quartier d’Istanbul « cet endroit où les heures sonnent au passé, là où le silence des pierres épouse celui des cieux ». Elle pose la question : pourquoi écrit-on ? Pourquoi on se bat devant sa feuille blanche : « Nous écrivons pour courir après le monde qui s’enfuit à toute allure, pour retourner ce vide qui est en nous » dit-elle. Nous lisons pour apprendre à écouter « la vie comme une chanson d’une miraculeuse beauté … Ainsi notre existence demeurera-t-elle à jamais inachevée, à jamais incomplète, dans notre âme chaque jour un dieu en égorgera un autre, et chaque jour nous nous recréerons, dans l’union du sang et du rêve ». Son cri va plus loin : « Voilà pourquoi la nuit, des nuits durant, je me promène dans le cimetière des mots, criant désespérément aux morts : “Réveillez-vous ! Réveillez-vous !” Et ma mémoire, ce pot de terre, qui attend sous la croix… Qui attend… Qui attend.”

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